L'agenda d'investissement en Algérie d'une valeur de 1,5 milliard de dollar annoncé récemment par le PDG d'Arcelor Mittal El Hadjar Annaba, Bernard Bousquet, pourrait observer une pause jusqu'à nouvel ordre. Cette éventualité s'inscrit en droite ligne des propos du président du géant mondial du fer et de l'acier, Lakshmi Mittal, relevés mercredi dernier lors de sa conférence de presse consacrée à la présentation du bilan de production du 3e trimestre. « Bien que nous demeurions optimistes quant aux perspectives de croissance du secteur à moyen terme, il convient néanmoins de suspendre notre stratégie de croissance en attendant que les perspectives économiques se stabilisent », avait annoncé le boss indien à partir de Londres. Ces investissements concernent ses deux importants sites, en l'occurrence les usines d'El Hadjar et de Jijel. « Rien qu'à l'usine de Annaba, le leader mondial de l'acier liquide compte investir 40 millions de dollars pour l'année en cours contre 35 millions en 2007. A Jijel, c'est une enveloppe de 1,5 milliard de dollars qui a été dégagée par le groupe Arcelor Mittal, représentant la réalisation d'une aciérie. Il s'agit de 3 modules réduction directe (DRI) d'une capacité totale de 5 millions de tonnes, d'un four électrique d'une capacité de 1 million de tonnes pour la production des billettes, d'un laminoir à rond à béton de 600 000 t et d'une centrale électrique de 350 MW », avait déclaré Bernard Bousquet. Cependant, rien de ces engagements ne sera probablement fait, du moins tant que la crise financière mondiale sévit. Mercredi, l'action d'Arcelor Mittal sombrait fortement en Bourse après l'annonce d'un résultat inférieur aux objectifs du troisième trimestre et la décision des réductions de production. Des mesures draconiennes dans la gestion de l'usine d'El Hadjar avaient été décidées dimanche dernier à l'issue d'une réunion tenue entre la direction générale et le syndicat. Selon Ismail Kouadria, secrétaire général du syndicat de l'entreprise : « Il a été décidé la rationalisation maximale des dépenses liées à la maintenance industrielle, à la prestation de services, aux frais de mission à l'étranger, à la location des engins légers et lourds, aux heures supplémentaires, aux promotions, etc. Une rigueur qui touchera même les contrats liant Arcelor Mittal El Hadjar dans le cadre de la sous-traitance avec les entreprises et microentreprises. Leur nombre sera révisé à la baisse. » En effet, plusieurs sous-traitants se sont vus déjà priés de « quitter l'usine ». Heureusement que le président du groupe Arcelor Mittal et le syndicat local ont rassuré qu'il n'y aura aucune suppression d'emploi. .