L'Alliance fédère des éditeurs dits indépendants... Alors, l'Alliance est une association regroupant 80 éditeurs de 45 nationalités différentes. On travaille en réseau linguistique : francophone, anglophone arabophone, hispanophone... On fait dans la circulation de textes en bambara, malgache, arabe... C'est l'objectif de l'Alliance. A titre d'exemple, l'éditrice marocaine, Nadia Essalmi, ayant publié un livre en bilingue de Mohamed Dib Salim et le sorcier (Salim wa saher). Il faut traduire des textes pas forcément de l'anglais au français, mais de l'arabe au français et vice versa. Il faut développer cela. C'est votre première participation au Sila 2008 d'Alger... C'est la première fois qu'on vient au Sila. C'est vraiment inédit, on participe avec 13 éditeurs membres de l'Alliance du réseau francophone. Donc des éditeurs du Mali, Suisse, Maroc, Québec, Belgique, Bénin... On a réuni des éditeurs au Sila pour qu'ils présentent leurs productions axées sur la littérature de jeunesse. Cependant, tous les éditeurs ont eu leur visa. Sauf Mme Béatrice Lalinon Gbado, éditrice béninoise. Je trouve que c'est vraiment dommage ! Elle ne sera pas présente au Sila. On a sollicité tout le monde pour que Béatrice Lalinon Gbado ait son visa. Alors que c'est la grande éditrice de l'Afrique de l'Ouest. Les éditeurs algériens adhèrent-ils à l'Alliance ? Un seul éditeur algérien arabophone est membre de l'Alliance. Et nous travaillons beaucoup avec les éditions Barzakh avec lesquelles nous avons effectué deux ou trois coéditions. On essaie de s'investir avec l'Algérie, tant qu'on peut. Cependant, il existe des barrières assez compliquées. Par exemple... Des barrières bancaires, douanières, des cas de censure... Mais encore... La censure se situe au niveau de deux titres d'un éditeur français où figurait le mot « harki ». En tant qu'exposant étranger, on envoie une liste de titres passant devant une commission de censure lisant juste les titres. Ils n'ont pas lu les livres. Ils ne les ont pas eus. Le livre ne portait pas atteinte à l'Algérie. Si on est là, c'est parce qu'on a envie de travailler avec l'Algérie, découvrir ce pays... Sinon, on n'aurait pas fait tous les efforts en matière d'incidences financières, moyens physiques, temps, pour participer au Sila. On a vraiment envie d'impulser une démarche vers l'Algérie, les professionnels de l'Algérie. Et en plus, l'année prochaine, le Festival panafricain sera célébré à Alger. Nous nous inscrivons dans cette dynamique. Lors de sa visite inaugurale du Sila 2008, vous avez remis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la Déclaration internationale des éditeurs indépendants... Oui, effectivement ! Quel en est le premier paragraphe ? La censure. C'est le premier paragraphe de la Déclaration internationale des éditeurs indépendants. Ensuite la liberté d'expression... C'est un texte rédigé par tous les éditeurs à l'issue d'une rencontre en juillet 2008 à Paris.