Les cours du pétrole continuent de jouer un yoyo déprimant. Apres une glissade abrupte sous le seuil des 60 dollars à New York pour la première fois depuis mars 2007 et une chute à 56,62 dollars à Londres, jeudi dernier, les cours du brut ont repris, hier, quelques « galons » à l'ouverture des échanges européens. A New York, le baril de light sweet crude pour livraison en décembre caracolait à 62,43 dollars, alors que le baril de brent de la mer du Nord remontait à 59,03 dollars. La dégringolade de mercredi et jeudi derniers est accentuée par la crainte des investisseurs de voir la demande aller en se dégradant. Le FMI vient de rajouter une autre couche à la déprime générale en dressant des perspectives qui ne manqueront pas de donner aux investisseurs et aux gouvernants matière à broyer du noir. La FMI prévoit une récession dans les pays développés en 2009 qui devrait atteindre 0,3% avec une contraction de l'activité. Une sombre prévision qui vient confirmer, à n'en pas douter, la détérioration de l'économie mondiale. Dans son dernier rapport hebdomadaire, le département à l'Energie a annoncé mercredi dernier une baisse de la consommation aux Etats-Unis et une progression des réserves de produits pétroliers. Pour sa part, l'AIE table sur une moyenne de 100 dollars le baril sur la période 2008-2015 en dollars constants de 2007 (hors inflation). Le rapport prévoit un prix du baril « juste au-dessus de 200 dollars » en 2030, en estimant que la très forte volatilité des prix va se poursuivre sur les deux prochaines années. « L'ère du pétrole bon marché est révolue », conjecturent les responsables de l'AIE pour qui la croissance de la demande énergétique sera de 1,6% par an en moyenne entre 2006 et 2030, soit 45% au total. Ainsi, la moitié de la croissance de la demande projetée viendra, indique toujours la même source, de la Chine, de l'Inde et à 87% des pays émergents, tandis qu'à l'inverse, la demande des pays développés continuera à baisser. Aujourd'hui, tous les regards sont braqués sur les pays membres de l'Opep, qui devraient voir sa part de la production mondiale grimper de 44% à 51%. Il faut dire qu'on est loin d'un tel scénario puisque l'Opep fait des pieds et des mains pour ramener la production à des seuils qui lui permettraient d'enrayer la chute des prix.