Les récentes inondations de Ghardaïa, Bechar, Ouargla et Tébessa relancent le débat engagé autour du dossier des risques majeurs naturels. Articulées autour de la loi 04-20 du 23/12/2004, relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes naturelles, les priorités inscrites dans ce cadre pour tenter d'atténuer les effets de ces phénomènes font actuellement l'objet d'une réflexion menée au niveau d'une structure baptisée comité technique local (CTL) dont la mission est de veiller à l'application du projet des Nations unies pour le développement (PNUD). Une démarche initiée en collaboration avec le ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire. Intitulé « Appui au renforcement des capacités naturelles pour l'analyse des facteurs de vulnérabilité liés aux risques et catastrophes naturels », ce projet est chapeauté par la direction de l'environnement. La finalité de cette opération repose, selon Abdelwahab Djenna, qui en assure la supervision à l'échelle de la wilaya, sur « l'identification, l'évaluation, l'estimation des facteurs de risque ainsi que la réalisation d'une carte de vulnérabilité ». Dans ce cadre, un plan d'exposition aux risques naturels a, d'ores et déjà, été élaboré par le CTL et sera soumis pour validation aux autorités centrales. Ce responsable ajoute que la ville des Ponts est considérée comme zone sismique du 2e degré, un « statut »hérité sur la base des plus importantes secousses telluriques recensées entre 1907 et 1985, sachant que sur une période de 81 ans, il a été dénombré 152 séismes d'une magnitude égale ou supérieure à 3 sur l'échelle de Richter. Pour sa part, le phénomène récurent des glissements de terrains est pris très au sérieux. D'après un bilan officiel livré par la direction de l'environnement, une superficie de 120 ha, soit un 1/3 du tissu urbain de la ville de Constantine, serait soumis à des glissements de terrain qui menaceraient 15 000 logements et d'importantes infrastructures. D'après les conclusions convergentes de plusieurs études, sont incriminés « un développement urbain non maîtrisé, une topographie contraignante, un réseau d'assainissement et d'AEP défaillant en sus des effets de la déforestation et des travaux de terrassement entrepris de manière anarchique ». Cette même étude a abouti à la localisation de 18 quartiers affectés par les glissements de terrain localisés au centre-ville et dans certains quartiers périphériques.