Huit familles occupant deux vieilles bâtisses, sises aux n° 6 et 8 de la rue des Cousins Kerouaz, plus connue par Zenkat Lamamra et située dans la partie basse de la Souika, sont plus que jamais hantées par le spectre de l'effondrement de leurs logements, notamment avec l'arrivée des pluies automnales, qui n'épargneront pas ces constructions séculaires. Rien ne semble fait pour rassurer ces locataires dont les habitations avaient déjà subi un effondrement partiel, ayant failli coûter des vies humaines, et susceptibles de céder à tout moment. De visu, ces anciennes bâtisses offrent au regard des fissures étendues, apparentes sur les murs et la toiture. A l'intérieur des pièces délabrées et sombres, l'odeur d'humidité est forte, outre les infiltrations d'eaux pluviales, mais en dépit de tout cela, les habitants sont contraints d'y vivre, non sans ignorer le danger que représentent les maisons mitoyennes non occupées, n'ayant pas été démolies par les autorités, sachant que celles-ci ont parfois mené à la déstabilisation des bâtisses occupées. Le cas de ces huit familles, qui demandent à être prises en charge demeure inquiétant. Ces dernières soulèvent encore d'autres problèmes qui les guettent au quotidien, tout autant que la menace d'effondrement. Il se trouve que leur quartier s'est vu devenir un lieu de débauche. « Chaque nuit, raconte l'un des locataires, nous entendons, pas loin de nos maisons, des voix féminines éclater de rire et des bouteilles de bière s'entrechoquer ». L'absence d'éclairage public attire, ne fois la nuit tombée, les délinquants qui transforment les habitations inoccupées et les restes de celles démolies par l'APC, en antre abritant leurs honteuses pratiques. Ce même locataire affirme qu'ils ont eux-mêmes fait l'objet de cambriolages, et ce au grand jour. « Heureusement pour nous, il n'y a pas eu d'agression avec arme blanche. Mais, on s'attend quand même à tout, de la part de ces délinquants qui, sous l'effet de la drogue, sont capables de tuer », ajoute notre interlocuteur. En tout état de cause, des familles, dont les membres sont en majorité des femmes et des enfants, courent un danger certain au su de responsables qui font la sourde oreille.