Le nombre des familles exposées aux risques d'effondrements ne cesse d'augmenter dans le seul périmètre de la ville de Constantine. Elles seraient près de 1500 familles, selon les statistiques les plus optimistes. Le tissu urbain le plus exposé est localisé essentiellement au niveau de la partie basse et haute de Souika, mais aussi dans le quartier de Sidi Djeliss, situé dans la partie nord-est de la vieille Médina ; les vieux immeubles remontant à l'époque coloniale et implantés dans le quartier de la Casbah, celui de Belouizdad, ou dans les rues Kitouni et des Maquisards, n'échappent pas à la règle. La fameuse rue Mellah Slimane (ex-Perrégaux) séparant Souika en deux secteurs ainsi que les ruelles secondaires sont les plus affectées. Les restes d'une bâtisse ayant cédé depuis deux années au lieudit Sabat El Bouchaïbi témoignent toujours du fait que le danger plane aussi bien sur les riverains que sur les passants. Même cas de figure pour la maison sise au passage Benbadis dans la rue Abdellah Bey, plus connue par Essayeda. Il n'est pas nécessaire d'être un expert en la matière pour constater de visu le degré de dégradation d'une maison qui, dans sa chute, risque d'entraîner tout l'entourage. A Sidi Djeliss, l'état des lieux ne diffère pas, sauf que le site, presque oublié, se dégrade au fil des jours, offrant aux regards des montagnes de détritus. L'effondrement depuis quelques jours du mur d'une vieille bâtisse, avec toute la panique qu'il a engendrée, vient rappeler encore une fois à la municipalité de Constantine un danger dormant comme une bombe à retardement. Il y en a tellement( de bombes à retardement) dans la ville que les services de la Protection civile ont remis aux autorités autant de rapports et de procès-verbaux de constatation , qui restent jusque-là sans suite.