Dans la vie et les activités d'un artiste peintre, il existe des étapes qu'on appelle communément expositions. Celle d'aujourd'hui, je la compare au dernier tour de piste d'un marathonien qui vient de courir plus de 42 km. Il avait pris son départ piaffant comme un jeune poulain, sans être impressionné par le long parcours qui l'attend », a déclaré Mohammed Bouzid au cours de l'allocution prononcée devant les nombreux invités au vernissage de son exposition organisée à l'Unesco par le Centre culturel algérien (CCA) et la délégation permanente de l'Algérie auprès de l'Unesco. Intitulée « Les yeux de la mémoire », l'exposition qui retraçait un parcours de près d'une soixantaine d'années, n'a pas laissé de marbre les personnalités diplomatiques et du monde de la culture, tels que l'ambassadeur de l'Algérie en France, Missoum Sbih, le directeur du CCA, M. Moulessehoul, et la sous-directrice de l'Unesco Mme Françoise Rivière. Tour à tour, ceux qui ont pris la parole pour parler de l'artiste et saluer son travail de création ont souligné le caractère universel de ses œuvres et le côté discret de l'artiste qui contraste avec sa notoriété. L'écrivain algérien Malek Haddad avait écrit que Bouzid était un « chroniqueur des couleurs et du mouvement " donnant " du génie aux paysages et du talent à nos regard ». Les 36 œuvres de Mohammed Bouzid exposées dans la salle Miro de l'Unesco du 14 au 30 octobre représentent en somme « une symphonie de couleurs » pour reprendre l'expression de Françoise Rivière. Une véritable invitation au voyage dans le monde virtuel et à travers des paysages riches en couleur où s'enchevêtrent harmonieusement la lumière et les mouvements. Rappelons que Mohammed Bouzid est né en 1929 à Palestro. Issu d'une famille de notables, il fut d'abord enseignant durant trois années après être sorti, en 1950, de l'Ecole normale de Bouzaréah où il fut major de promo. Par la suite, il fit de sa passion artistique première sa raison de vivre. Après l'indépendance, Bouzid a participé à plusieurs expositions dans son pays et à l'étranger. C'est à lui que revient la conception du sceau officiel de la République algérienne. Agé aujourd'hui de 80 ans, Mohammed Bouzid a dû quitter sa ville natale au début des années 1990, lorsque le pays s'enfonça de plus en plus dans la violence. Il vit actuellement à Paris, où il s'occupe d'un atelier d'art au Centre culturel algérien.