Enseignante durant 28 ans, elle découvre en un bref instant qu'en son for intérieur existe une autre femme artiste peintre. Peut-on découvrir qu'on est artiste peintre à l'âge de 49 ans? Si la question peut paraître un peu drôle, la réponse que l'on donne serait, tout simplement, oui. L'être humain est bourré de dons, mais il lui arrive parfois de ne pas s'en apercevoir. Beggar Fatima-Zohra ou Louisa, native de la ville de Bouira et âgée de 56 ans, n'avait pas cherché à devenir une artiste peintre, mais elle l'était déjà depuis sa naissance. Sauf que le don ne s'est manifesté que tardivement. Une femme, qui a passé 28 années de sa vie dans l'enseignement, et qui a, en un bref instant, découvert, en son for intérieur, qu'il existe une autre femme artiste peintre. Elle découvre, après de longues années, que ses mains pouvaient faire de belles toiles. Et cela, sans que notre artiste ne fréquente de grandes écoles d'art. Le déclic remonte à l'automne 2002. Une période dont elle se souvient très bien. Quand sa vie d'enseignante de lettres arabes, se transforma en une vie d'artiste. Cela est dû, peut-être, à un amour fervent qu'elle a porté durant toute sa jeunesse à l'art, et en particulier à la peinture. «J'ai beaucoup aimé la peinture et les belles oeuvres quand j'étais enfant», dit-elle, en toute modestie. Depuis 2002, l'artiste peintre, autodidacte a déjà peint plus de 80 tableaux, sur toile, céramique et aussi sur verre. Parlant des ses débuts dans le monde des couleurs, son récit est captivant. «J'ai commencé sur un papier. Un crayon à la main et j'étais en train de gribouiller. Du coup, je me suis rendu compte que ce que je faisais exprimait quelque chose, et c'est à partir de là que le don de la peinture s'est manifesté en moi», résume-t-elle. Pour elle, il s'agit d'un don divin, «un cadeau de Dieu» tout simplement. Rencontrée lors d'une exposition à Bouira, fin mars, dernier, nous avions demandé à l'artiste de nous parler de ses toiles, dont la majorité ne porte pas de titres. Et il y a comme l'impression qu'elle n'a pas voulu nous guider dans notre imagination. Cela fait, d'ailleurs, partie de sa stratégie artistique. «Moi, je préfère donner plus de liberté à l'observateur pour imaginer et pour en faire sa propre lecture», souligne-t-elle. Impressionnisme, semi-figuratif et même de l'abstrait, ce sont-là les différents courants artistiques auxquels l'artiste peintre fait appel pour mettre sur toile ce qu'elle recèle de génie. Et ses tableaux qui ne laissent pas indifférent, témoignent beaucoup sur ses penchants. Au cours de ses participations dans des Salons à travers plusieurs wilayas du pays, l'artiste peintre n'a eu de cesse de tirer satisfaction quant à l'intérêt que suscite son art chez les visiteurs. Et le secret de cette réussite pourrait bien être le côté «créatif» de ses tableaux. «J'aime mes oeuvres, parce que leur expression est très profonde, à chaque fois que je les contemple, je découvre des choses nouvelles», a déclaré Beggar Fatima-Zohra. Elle n'est pas seulement éprise de cet art, mais elle est reconnaissante à ceux qui l'ont aidée à s'imprégner des couleurs. «Je rends hommage à M.Laroussi Abdelhamid, président de l'Union nationale des arts culturels (Unac), qui n'a jamais cessé d'encourager les artistes», a-t-elle ajouté. La peinture est un don divin. On ne le devient pas, on naît avec. Reste uniquement le fait de le développer et d'aller jusqu'au bout de la création.