Ceux qui luttent peuvent gagner ou perdre ; ceux qui ne luttent pas ont déjà tout perdu ! Meziane Meriane, porte-parole de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, préfère rester parmi ceux qui luttent même s'il doit perdre. Pour lui, l'important est de persévérer. Les syndicats faisant partie de la coordination s'inscrivent dans cette logique. Leurs responsables ont eu à l'exprimer hier au cours d'une conférence de presse tenue au siège de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Activant dans le secteur de l'éducation ou représentant la santé, un seul mot d'ordre les réunit : poursuivre la protestation jusqu'au bout. « Nous allons nous concerter pour décider de la suite à donner à notre mouvement de protestation. Il est clair que nous allons vers le durcissement de nos actions. Mais je ne saurai vous dire quelle forme prendra ce durcissement. La décision devra être prise lors de la prochaine réunion dont la date sera fixée ce soir (hier soir, ndlr) », souligne M. Meriane, dénonçant la sourde oreille des autorités concernées. « C'est le silence radio du côté du ministère de l'Education », précise M. Meriane, qui est en outre responsable du Snapest. Le même constat a été livré par les autres membres de la coordination, à savoir l'Unpef, celui des spécialistes (SNPSSP), celui des maîtres-assistants (SNMA), celui des professeurs et docents (SNPASM) et le Syndicat des psychologues (Snapsy). « Qu'ils prennent en compte nos revendications, s'ils veulent que cela cesse, car nous ne nous n'agitons pas pour rien. Nous avons des problèmes socioprofessionnels qui doivent être pris en charge par l'Etat. Si les pouvoirs publics affichent une bonne volonté et acceptent d'écouter nos doléances, je peux vous assurer que la protesta va cesser », affirme M. Meriane, qui voit en l'attitude des pouvoirs publics « une fuite en avant ». Pour lui, le bilan de leur dernière action de protestation, à savoir la grève de trois jours déclenchée samedi, est sans appel. « Cette grève a démontré encore une fois que nous parlons au nom d'une base et que nous ne sommes pas ces syndicats réduits à un cachet », lance-t-il à qui veut l'entendre. De l'avis des autres membres de la coordination, l'action a été une réussite. Le mot d'ordre de grève a été massivement suivi. « Sans vouloir entrer dans une guerre des chiffres, je vous dirai que la grève a été suivie à 90% dans le secteur de la santé et à 65% dans celui de l'éducation », indique le porte-parole de la coordination, avant de s'essayer à un jeu mathématique démentant le taux de suivi avancé par le ministère de l'Education. « Le taux de suivi de 5% dont a parlé le ministère a été enregistré dans une seule wilaya », martèle-t-il, regrettant qu'on l'on continue à tenter de discréditer les syndicats autonomes au lieu de les écouter. Face au statu quo, la coordination compte faire parler encore une fois la rue. Certains syndicalistes veulent aller vers une grève cyclique à raison d'une semaine par mois. Une proposition parmi d'autres, que discuteront les membres de la coordination la semaine prochaine.