L'Intersyndicale autonome de la Fonction publique appelle l'ensemble des organisations syndicales autonomes à s'unifier aux fins de faire valoir les revendications des travailleurs. «Nous appelons à l'unité d'action syndicale, la plus large, pour hâter l'aboutissement des revendications justes et légitimes des fonctionnaires», a indiqué, hier, une déclaration signée par les 8 entités composant l'Intersyndicale. Cet énième appel à la conjugaison des efforts est intervenu au lendemain de la réaction du gouvernement à la grève de 3 jours, déclenchée par la Coordination regroupant 12 autres syndicats autonomes de la Fonction publique. Le gouvernement a procédé à des sanctions administratives à l'encontre des grévistes. Ceci après avoir qualifié d'«agitation infondée», le mouvement de protestation des fonctionnaires. L'intersyndicale n'a pas manqué à cet effet, de dénoncer «la ponction sur les salaires et l'instrumentalisation de la justice». Les pouvoirs publics, ajoute-t-on, «continuent à privilégier la politique du monologue et des intimidations.» Cependant, affirme l'Intersyndicale: «Cette politique répressive ne fera pas plier les fonctionnaires qui luttent dans le strict respect des lois sociales et internationales». Indiquons en ce sens, que Meziane Meriane, porte-parole de la Coordination, avait appelé, au lendemain de la grève des trois jours, à l'unification de toutes les organisations syndicales autonomes. Laquelles organisations foisonnaient depuis quelques années, sur fond de dégradation du pouvoir d'achat et la «docilité excessive» de l'Ugta. Mais sans arriver, en raison de leur émiettement, à pousser le gouvernement à faire des «concessions». Il y a lieu de souligner aussi, que souvent, le rassemblement des forces syndicales est évoqué simultanément avec le durcissement de la protestation. D'ailleurs, les syndicats des différentes corporations menacent de recourir à des grèves illimitées ou cycliques. Les débrayages de 2 ou de 4 jours ne sont pas efficaces, ont déduit après expérience, les leaders des syndicats autonomes. Ceux-ci, en dépit de leurs rangs dispersés ont fait preuve d'une capacité de mobilisation redoutable qui a fait d'eux un acteur incontournable sur la scène nationale. Cela au moment où les partis politiques et les autres organisations de la société civile, semblent vivre sur une autre planète. Il va sans dire que le combat engagé par les syndicats autonomes de la Fonction publique contre le gouvernement planera sur le 11e congrès de l'Ugta, prévu fin mars 2008. L'organisation de Sidi Saïd a trouvé judicieux, de mettre l'entière responsabilité des retards accusés dans l'élaboration des statuts particuliers, sur le dos de la Fonction publique. Lesquels retards ont empêché la mise en application des augmentations des salaires des fonctionnaires, tiennent à rappeler les officiels. Le hic dans cette histoire réside dans le fait que le gouvernement et l'Ugta s'agitent pour hâter la mise en application d'une grille salariale que les syndicats autonomes ont rejetée sur toute la ligne.