Si par le passé l'introduction de certaines espèces d'oiseaux, tels que la perdrix et le faisan, n'a pas donné les résultats escomptés, le projet en cours, celui d'introduire le cerf de berbérie, commence à porter ses fruits. Un enclos de 180 ha abrite actuellement plus d'une quinzaine de ces cervidés qui, aux dernières nouvelles, se portent très bien et se multiplient d'une manière inespérée. L'extraordinaire chute de neige en 2005, dont l'épaisseur a atteint les 2 mètres, n'a eu aucune conséquence négative sur les cerfs. L'opération d'introduction consiste à les aider à s'adapter, se reproduire, puis les relâcher dans la forêt. La forêt d'Akfadou qui était, il n'y a pas si longtemps, un véritable pôle d'attraction pour les touristes et les amoureux de la nature pourra séduire de nouveau avec l'introduction du cerf qui aurait disparu de la région, selon un agent des forêts, au XVIIIe siècle. Le deuxième point d'attraction est Aguelmim Aberkan, un lac situé au cœur de la forêt et qui recueille les eaux alentour. Ce lac, en fait, est une véritable « oasis » où se côtoient toutes sortes d'oiseaux aquatiques et les animaux de la forêt sauvage, sans oublier le bétail qui s'aventure jusque-là. La population a souvent évoqué le lieu en l'associant à un projet dont on a souvent parlé, à savoir une structure hospitalière pouvant accueillir les patients atteints de maladies respiratoires, mais cela reste une chimère. La RN 34 qui traverse la forêt est à peine praticable pour les tracteurs et à certains véhicules tous terrains. Par ailleurs, un grand hommage est à rendre au personnel chargé de la surveillance. L'agent forestier parle de visites quasi-quotidiennes, de jour comme de nuit. Les difficultés qu'ils rencontrent sont nombreuses, allant du manque de sécurité au manque du personnel de surveillance. Alors que quelques intérimaires étaient régulièrement recrutés, au début de l'été, pour surveiller et intervenir en cas d'incendie, cet été, l'opération ne s'est renouvelée qu'en fin du mois d'août, au grand dam des étudiants et autres jeunes sans emploi qui guettent l'été. Devant les infractions et les riverains, l'homme en vert dit prôner la fermeté et la pédagogie. « Nous n'hésitons pas à dresser des procès-verbaux contre les délinquants mais une politique pédagogique est nécessaire envers les riverains. C'est ainsi que, dans un passé récent, des tournées dans les villages et des expositions dans les écoles ont été réalisées afin de sensibiliser la population au respect et la protection de l'environnement ». L'idée d'impliquer les villageois séduit beaucoup, notamment à travers le recrutement d'un agent par village qui permettrait de faire le relais entre la circonscription et les différents villages alentour. La forêt d'Akfadou a besoin davantage d'intérêt de la part des pouvoirs publics. Si globalement elle est restée bien conservée, comme l'ont attesté même des spécialistes étrangers de passage dans la forêt, il y a de cela deux ans, le mérite revient à la vigilance des agents forestiers, mais il reste qu'un effort doit être fourni par l'Etat pour permettre à ce grand massif forestier de jouir d'un certain nombre d'avantages lui permettant d'assurer sa survie et son épanouissement. On retiendra notamment le fait que des espaces forestiers beaucoup moins importants jouissent du statut de parc national et bénéficient d'un programme et de budgets spéciaux leur permettant d'assurer les moyens humains et matériels suffisant pour leur protection. A l'heure de la déforestation, de la désertification et de l'intervention par voie aérienne en cas d'incendies, pour sauver ce qui reste, ce grand massif forestier qui est considéré comme le poumon de la région, et qui recèle une extraordinaire variété végétale et animale, demeure relégué en seconde zone laissant quelques agents assurer la protection de cette immense étendue verte.