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“Nous prenons en charge d'autres espèces protégées provenant des quatre coins de l'Algérie” Mhamed Gouichiche, conservateur principal au Centre cynégétique de Zéralda
Liberté : Notre patrimoine faunistique est mal connu. L'Algérie abrite pourtant une grande variété d'espèces endémiques dont un grand nombre, hélas, est inscrit sur la liste rouge établie annuellement par l'Union internationale de la conservation de la nature (UICN). Le développement, celui des villes notamment, en est l'une des causes ? Mhamed Gouichiche : Le barrage de Boughezoul abrite un nombre considérable d'espèces d'oiseaux dont une partie est endémique, l'autre est migratrice. Avec le projet de construction de la nouvelle ville et avec l'effet de la pollution, l'écosystème sera déstabilisé. Il en sera de même pour l'habitat naturel des espèces précitées. Parmi les espèces menacées, il y a l'écureuil de Berbérie, dont 17 sujets ont été saisis par la gendarmerie de Tlemcen. Ils devaient être écoulés sur le marché. Il y a aussi le guépard qui est en voie de disparition, la loutre, la gazelle rym… Quel est le rôle de votre centre dans la préservation de ces espèces ? Notre établissement est spécialisé dans le développement de la chasse et des activités y afférentes. Nous nous intéressons aux espèces cynégétiques, néanmoins cela ne nous empêche pas de prendre en charge d'autres espèces dans le cadre d'actions ponctuelles. Actuellement, nous avons trois programmes principaux, et le premier concerne la réhabilitation du cerf de Berbérie. Il consiste en la reproduction et en la réintroduction de ce cervidé dans son aire initiale. Vu qu'il s'agit d'une espèce qui intéresse particulièrement les chasseurs, nous nous attelons à la reproduire ex situ, voire en captivité au niveau de notre centre dans le but de mettre à la disposition des chasseurs un gibier conséquent. D'autre part, cela donnera du répit aux autres espèces endémiques. L'autre programme est lié à la reproduction du faisan commun. Cet oiseau est originaire d'Asie, mais les chasseurs s'y intéressent particulièrement. Notre établissement a réussi à le reproduire en captivité. Nous avons déjà procédé à des lâchers pour évaluer ses capacités d'acclimatation. Dans notre plan de gestion, la priorité va aux espèces cynégétiques, toutefois, comme précité, nous prenons en charge d'autres espèces protégées provenant des quatre coins de l'Algérie. Quand les sujets sont affaiblis ou malades, nous les traitons, nous les gardons parfois au niveau du zoo du centre. Il arrive que certains meurent et, alors, nous les laissons entre les mains de nos taxidermistes qui les empaillent ; ils sont alors exposés dans notre musée.