Le spectacle a l'allure de déjà-vu ; celui d'une mauvaise pièce dont le premier parti politique du pays aurait pu se dispenser. Les protagonistes sont le nouveau et l'ancien mouhafadhs de Médéa. L'actuel mouhafadh, le député Chekkou Abdelkader, a été installé le 31 juillet dernier, alors que le siège de la mouhafadha est toujours occupé par l'ancien, l'ex-sénateur Chiker Mansour, lequel refuse de reconnaître son successeur. Chacun des deux protagonistes revendique sa légitimité. Le problème, à moins qu'il n'y ait d'autres enjeux, est pourtant des plus simples, car au lieu de vouloir la légitimité, celle-ci devrait se glaner au niveau des 64 kasmas de la wilaya. D'après de nombreux militants, le malaise n'est pas récent ; il couve depuis de longues années et se manifeste à chaque échéance électorale. Le recours à la hache de guerre est ainsi un usage fréquent quand il s'agit de privilégier un candidat ou d'imposer un point de vue minoritaire. Ce malaise interne s'est fatalement répercuté sur les élections du 29 novembre 2007 ; le parti FLN y a laissé des plumes en perdant la présidence de l'APW et les APC qui lui étaient traditionnellement acquises. Cet échec est imputé par nombre de militants à l'ancien mouhafadh qui est accusé d'avoir écarté les militants sincères au profit de ses proches. Le récent remaniement à la tête de la mouhafadha ne semble pas avoir eu, pour l'instant, l'effet escompté ; d'aucuns préférant même le statu quo. Ils y trouvent l'occasion d'utiliser le vieux parti à des fins personnelles en accaparant des postes de responsabilité sans qu'ils aient, pour autant, le profil requis. L'édifice abritant la mouhafadha est dans un état d'abandon lamentable. Il renseigne, on ne peut mieux, sur le désordre qui y règne. Des dizaines de militants sont consternés par ce qui se passe et en appellent à un lifting général qui devra permettre de mettre en valeur les éléments jeunes et compétents du parti.