Les députés du parti lui demanderont des explications sur son silence devant les attaques qui ont ciblé ses structures locales. D'importantes décisions ont été prises par le bureau politique du FLN, réuni, hier, sous la présidence de Ali Benflis. La première concerne l'interpellation à l'Assemblée populaire nationale du ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, sur le silence de son département devant les attaques dont ont fait l'objet les structures locales du parti. Les députés de la formation majoritaire à l'APN tiennent aussi à demander au ministre de la Justice des explications sur le retard qu'accusent les projets de loi sur le statut du magistrat et le Conseil supérieur de la magistrature. Si ces textes tardaient encore à arriver à l'Assemblée, le FLN proposerait, en tant que parti majoritaire, des projets dans ce sens et dans les plus brefs délais. Le bureau politique, qui réaffirme, par ailleurs, l'implication de certains cercles du pouvoir dans le complot contre le parti, estime que toute l'agitation est liée à la question de l'élection présidentielle de 2004. Abdeslam Medjahed a déclaré, hier, à l'issue de la réunion du bureau politique, que “la résistance des militants a fait échouer les tentatives de déstabilisation du FLN”. “C'est la démocratie et le pluralisme politique qui sont la cible de ces agressions”, ajoute le porte-parole de la formation de Ali Benflis, pour qui “il est plus que jamais nécessaire de mettre à nu ces basses manœuvres”. La priorité du parti, indique encore notre interlocuteur, est “la mobilisation de la base militante et la préparation du grand rendez-vous de l'élection présidentielle de 2004”. À cet effet, le bureau politique a décidé de reprendre ses activités sur le terrain à partir du week-end prochain. Toute la direction nationale du parti est appelée à se déplacer dans les 48 mouhafadhas du pays. “Nous sommes prêts à défendre les décisions du congrès, l'essentiel pour nous, c'est 2004, le reste est secondaire”, souligne Abdeslam Medjahed. Toutefois, dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion du bureau politique, la direction du FLN a relevé le non-respect par des institutions de l'Etat, dans plusieurs régions du pays, de leur rôle de protection des citoyens et de leurs biens. Elle considère, par ailleurs, que cette situation découle d'une mauvaise évaluation de la gravité des attaques contre les structures du parti. Des informations ont déjà fait état de l'implication de certains walis aux côtés du groupe des opposants à Ali Benflis qui tentaient depuis plus d'une semaine de prendre d'assaut les mouhafadhas et récupérer en fin de parcours le FLN, en organisant un autre congrès. Le bureau politique semble, en effet, décidé “à aller jusqu'au bout de ses engagements et de ses objectifs”. Le communiqué, qui sanctionne sa réunion d'hier, salue la libération des détenus du mouvement citoyen de Kabylie. Il condamne aussi les derniers actes terroristes qui ont ciblé, ces derniers jours, des citoyens isolés. Au moment où le parti de Ali Benflis appelle ses militants à resserrer les rangs et à rester mobilisés, à Sétif, les membres du FLN se disent prêts à défendre leurs locaux quel qu'en soit le prix. À Mascara, les menaces et les agressions continuent. Les opposants à la ligne du secrétaire général du FLN tentent quotidiennement de s'emparer de la mouhafadha. Ils ont même installé un comité provisoire. S. R. Un diplomate américain à la mouhafadha de Blida Albert Pyott, chargé des affaires politiques à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique en Algérie, a séjourné mercredi dernier à la mouhafadha FLN de Blida. Durant son passage au niveau de cette structure locale de la formation de Ali Benflis, le diplomate américain semblait préoccupé par les attaques menées contre les sièges des mouhafadhas du Front de libération nationale (FLN), dont celui de Blida. Toutes les questions posées étaient axées sur les actes d'agression commis le week-end dernier par les détracteurs de Benflis. Il ressort de l'entretien du chargé d'affaires américain avec les militants de base que l'expédition punitive était dirigée par des membres du comité de soutien au programme du président Bouteflika, avec la bénédiction du wali de Blida. Ces mêmes militants ont indiqué au diplomate américain qu'ils sont déterminés à faire échouer la tentative des putschistes. M. Achouri