Le parti a ouvert un vaste débat sur la refonte des statuts en prévision du prochain congrès. Les militants de la mouhafadha du FLN de Dar El-Beïda se sont rencontrés le week-end dernier à Bab Ezzouar pour débattre et enrichir les statuts du parti. Ces réunions, peu ordinaires, se sont déroulées sans la présence du secrétaire de mouhafadha, ni de membres du Comité central (CC), ni ceux du Bureau politique (BP). Les militants qui ont participé à ces conférences-débats ont confié à L'Expression que le secrétariat de mouhafadha a été dissous. La direction du parti a installé une commission provisoire qui gère les affaires courantes jusqu'au congrès tout en gardant un membre de l'ancienne équipe qui a présidé la séance de jeudi dernier. Cette formule n'est pas propre à Dar El-Beïda, explique-t-on, elle s'est généralisée dans plusieurs autres wilayas. L'enjeu du prochain congrès est énorme. Vu l'importance des options politiques qui seront retenues lors de ces assises, la direction ne veut, en aucun cas, prêter le flanc aux actes d'insubordination, précise-t-on. Dans la plupart des mouhafadhas et kasmas où la fronde s'est fait ressentir, le choix a été fait selon des instructions du secrétaire général du parti. Ainsi, des commissions ont été installées pour choisir les délégués et préparer les rapports qui seront présentés lors du huitième congrès. Dans cette logique, le cheikh de la zaouia El-Kadiria de Ouargla apporte sa caution au SG du parti par le biais d'une lettre ouverte rendue publique hier. «Nous, cheikh de la zaouïa El-Kadiria de Ouargla, exprimons notre soutien inconditionnel aux militants de la mouhafadha de Ouargla, conformément au communiqué n°1 appelant au renouvellement de la mouhafadha et la désignation d'une commission provisoire», lit-on dans le texte qui demande l'intervention «urgente» du SG au profit du parti qui a «obtenu la confiance des citoyens». En guise d'amendements des statuts, on confie que l'un des aspects concerne les prérogatives du SG qui seront plus étendues. Il aura toute latitude de désigner les membres du bureau politique qui aura également plus de pouvoir. L'actuel statut évoque la «proposition» du BP par le SG au comité central qui décide. Cette formule permettra au SG d'imposer une discipline plus rigoureuse au sein des structures du parti. Comme elle lui permet de couper l'herbe sous les pieds de ses opposants. L'autre aspect lui permet aussi de désigner le secrétaire de mouhafadha. Le texte en vigueur stipule son élection ainsi que celle du secrétariat qui le seconde dans sa tâche. Il est question enfin de supprimer le cumul des mandats. Un secrétaire de mouhafadha n'aura plus le droit de se présenter à la députation. Il devra, par conséquent, démissionner avant d'aspirer à un mandat électif. Rappelons que beaucoup de mouhafedhs, de membres du BP et du CC ont transité dans les assemblées élues grâce aux postes de commande qu'ils détiennent. Ce ne sont que des propositions qui seront sanctionnées par le huitième congrès. D'autres propositions rejailliront d'ici au mois de mars. Mais la commission chargée des préparatifs des assises a pris ses dispositions afin de réussir l'arrimage d'un parti qui revient de loin...de très loin.