« Oui, je reconnais les faits », avoue devant le juge le principal accusé dans l'affaire du meurtre d'un fermier octogénaire, commis le 4 septembre 2005 à El Kihel, petite bourgade à vocation agricole d'Aïn Témouchent. Dans la matinée de dimanche, le dénommé R. Ahmed, 30 ans, a comparu devant le tribunal criminel de Sidi Bel Abbès pour répondre des chefs d'accusation de meurtre avec préméditation et vol qualifié. Son complice, H. Abdelkader, 29 ans, essayera de se disculper en lui faisant porter l'entière responsabilité d'un acte planifié et exécuté avec froideur. « C'est Ahmed qui a eu l'idée de l'assassiner et de s'accaparer du véhicule. C'est lui l'auteur du crime », a-t-il ressassé tout au long du procès. Début septembre 2005, la disparition énigmatique de B. Abdelkader (82 ans) avait fait le tour du village. Sa voiture neuve, une Peugeot 206, avait également disparu. Ses enfants, amis et proches arpentent durant quatre jours les champs et collines alentours en espérant le retrouver sain sauf. Mais ce sont les gendarmes d'El Kihel qui parviendront, au bout de quinze jours d'investigations, à le retrouver… gisant au fond d'un puits, non loin du domicile familial. A la barre, les deux prévenus ont affirmé que la victime les avait sollicités pour le forage d'un puits devant servir à l'irrigation maraîchère. C'est en cours de route que les deux complices sont passés à l'acte, selon l'acte d'accusation. Ils ont, d'abord, tenté de l'étrangler avant de lui asséner deux coups de marteau fatals à la tête, révélera le rapport du médecin légiste. Le mobile du crime ? « On devait s'accaparer du véhicule pour ensuite l'écouler dans le circuit informel des voitures volées », admet R. Ahmed. A l'issue des plaidoiries, le tribunal a prononcé la réclusion à perpétuité à l'encontre des meurtriers du fermier d'El Kihel. L'avocat général avait, lui, requis la peine de mort.