Fortement attendu pour trouver une parade efficace à l'actuelle crise financière, le sommet du G20 tenu à Washington, le week-end dernier, aurait « accouché d'une souris » pour certains et repoussé la délivrance pour d'autres. Les idées consignées dans un plan d'action sont là ! Leur mise œuvre prendra encore le temps qu'il faudra. « Les vraies décisions ne peuvent pas encore être prises sans que l'administration Obama y soit associée », notait Dominique Strauss-Kahn, patron du Fonds monétaire international (FMI). Il faut relever que chacun des participants tentait de tirer son épingle du jeu. L'Union européenne et les Etats-Unis ont réussi à imposer leurs « prêches », non sans composer avec la présence en force des puissances émergentes. Les ministres des Finances du G20 ont désormais moins de cinq mois pour concevoir des actions hardies et surtout concrètes, à l'échelle mondiale. En attendant la tenue du nouveau sommet du G20 prévue pour avril prochain, la presse internationale est restée dubitative. En Allemagne, Der Spiegel qui soulignait que « les intérêts des participants sont trop différents », affirme que l'Union européenne arrive « avec des propositions vagues ». Aussi, The Economist, journal britannique libéral, affichait son pessimisme royal en estimant que « les chefs d'Etat participant au sommet du G20 sont présomptueux : (...) s'ils veulent que leur appel à un deuxième Bretton Woods tienne ses promesses, (...) il faut établir un nouvel ordre économique ». Ce journal, qui doute carrément des capacités des dirigeants actuels de parvenir à des solutions efficaces, notait qu'« une fois les lumières des médias éteintes, les participants décident de quelque chose de modeste ». En Espagne, El Pais regrette que le communiqué final « ne propose que des principes généraux de réforme du système financier et des lignes très générales d'action économique ». Par contre, les commentateurs italiens étaient plus corrosifs. Dans un éditorial titré « Le sommet des mensonges », La Republica s'interrogeait sur la sincérité de la « relance coordonnée ». Elle mettait en outre l'accent sur l'émergence d'un « nouvel ordre mondial où les rapports de force se modifient plus rapidement qu'avant la crise ». Aux USA, la presse américaine est restée presque sans voix. Un article du New York Times, qui titrait « les dirigeants de la planète promettent une impulsion commune pour aider l'économie », a été vite noirci par un sous-titre : « Les grandes décisions repoussées ». Au Brésil, les journaux O Globo et O Estado de Sao Paulo écrivaient, en reprenant une déclaration de Silva, que le G8 « n'a plus de raison d'être », en proposant que le G20 le supplante. Par ailleurs, les journaux affichant leur optimisme restent peu. Ainsi, The Financial Times, considère que le G20 reste « la première étape vers le redressement ». Même son de cloche chez le quotidien français Le Monde, qui n'a pas manqué de saluer également cette « bonne nouvelle ». Quid de l'Afrique ? Le continent n'a pas eu droit au chapitre.