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« Une législation pour réglementer la fabrication et la vente anarchiques de ces produits »
Touchène Brahim. Chef de service de médecine interne à l'hôpital de Kouba
Publié dans El Watan le 23 - 11 - 2008

Le Pr Touchene Brahim, chef de service de médecine interne à l'hôpital de Kouba revient dans cet entretien sur la prise en charge des cas d'ingestion caustique qu'il reçoit de plus en plus dans son service et sur son activité intense. Il met l'accent sur la technique pratiquée pour soulager les victimes et la nécessité de développer des centres de prise en charge à travers le territoire nationaL. Son équipe et lui sont prêts à transmettre leur savoir-faire. Il évoque aussi les soins spécialisés dans l'exploration des maladies digestives qui connaît une activité important dans son service.
Le service de médecine interne semble connaître une activité particulière en matière d'exploration concernant les maladies digestives. Quelles sont les plus importantes ?
Les pathologies digestives les plus fréquentes prises en charge par le service sont celles de l'œsophage ainsi que l'infection à Helicobacter pylori. Pour les premières, viennent en premier lieu les lésions consécutives à l'ingestion de produits caustiques accidentelle ou volontaire survenue surtout chez l'adulte et chez l'enfant. Dans ces cas, nous assurons en urgence le diagnostic et le bilan exact des lésions provoquées au niveau du tube digestif, leur suivi et, surtout, le traitement des graves séquelles qu'elle entraîne ; en premier lieu, les sténoses de l'œsophage. Le traitement de ces rétrécissements de l'œsophage qui retentissent sévèrement sur l'état général du patient en l'empêchant de s'alimenter normalement, l'obligeant le plus souvent à ne prendre que des aliments liquides, est très contraignant aussi bien pour le patient, ses parents que le médecin traitant. Dans 15% des cas, la dilatation s'avère inefficace, nécessitant alors le recours à une intervention chirurgicale très lourde et mutilante, pratiquée seulement dans très peu de centres par de rares chirurgiens qui en ont l'expérience. En dehors des sténoses caustiques, notre équipe prend également en charge pour exploration et dilatation toutes les autres sténoses œsophagiennes : peptique, c'est-à-dire consécutives à un reflux d'acide provenant de l'estomac, post-opératoire, cancéreuse, congénitale, radique (provoquées par une radiothérapie) ou d'origine indéterminée. Notre expérience dans toutes ces pathologies de l'adulte et de l'enfant est bien connue de tous les praticiens algériens, qui nous adressent de toutes parts leurs patients. C'est l'une des expériences les plus riches au monde qui a fait l'objet de 2 thèses de recherche, et qui nous permet régulièrement de faire part de nos résultats dans ce domaine lors de nombreuses manifestations scientifiques internationales. Concernant la prise en charge des troubles de la motricité de l'œsophage, celle-ci remonte également à plus d'une vingtaine d'années. Nous nous sommes particulièrement intéressés aux troubles provoqués par la sclérodermie (affection de cause inconnue caractérisée par une sclérose de la peau, et parfois des viscères) et à l'achalasie (perte de la coordination des mouvements du tube digestif, entraînant un arrêt du transit et une dilatation en amont). Nous possédons ainsi la plus grande statistique mondiale en matière de traitement de l'achalasie par dilatation pneumatique. Dans ce domaine, une thèse de doctorat d'Etat a été soutenue, un projet de recherche est en cours de réalisation et plusieurs communications ont été faites à l'étranger. Nous avons, à ce jour, traité par dilatation pneumatique plus 500 patients adultes et une soixantaine d'enfants que nous ont adressés les confrères de tous les coins du pays. Parmi celles-ci, une a été nominée au cours du dernier congrès européen de gastroentérologie qui s'est tenu en octobre à Vienne. Cette étude, primée en raison de son originalité et de sa rigueur scientifique, a été réalisée en commun avec un collègue gastroentérologue du CHU Mustapha spécialisé en échoendoscopie.
Beaucoup de cas viennent de l'intérieur du pays par manque de spécialistes. La technique de dilatation des sténoses nécessite-t-elle une certaine maîtrise ?
Les patients traités par dilatation proviennent à 90% de l'intérieur du pays et même des grandes villes comme Oran, Constantine ou Annaba. La dilatation est très peu, voire pas du tout pratiquée en dehors d'Alger et même dans la capitale, les centres qui la réalisent se comptent sur les doigts d'une main. C'est un geste qui nécessite une grande expérience endoscopique, car il peut entraîner des complications très graves (perforation de l'œsophage), souvent mortelles. Plus encore, cette méthode thérapeutique exige du praticien qui la pratique un engagement total vis-à-vis d'un patient qu'il doit suivre et traiter d'une façon stricte, régulière et programmée pendant des années. Nous sommes dans le service, toujours prêts à faire apprendre cette technique aux praticiens qui le désirent. La dilatation des sténoses caustiques est une des activités majeures du service. En effet, nous pratiquons chaque semaine pas moins de 40 à 50 séances de dilatation de l'œsophage, dont une douzaine chez les enfants, et une salle d'endoscopie est réservée quotidiennement à cette activité. Malheureusement, celle-ci n'a aucune tendance à fléchir en raison de l'augmentation des ingestions de produits caustiques, en particulier les plus dangereux tels que le décapant de four liquide, l'olivette (produit utilisé pour traiter les olives) et l'esprit-de-sel. A cet égard, l'Algérie a le triste privilège d'être l'un des pays, sinon le pays où ces accidents sont les plus fréquents en raison de l'absence totale de toute législation réglementant la fabrication et la vente anarchiques de ces produits. A titre d'exemple, les autres pays du Maghreb on réussi à diminuer, il y a déjà plus de 20 ans, ces accidents de près de 90% en interdisant simplement la vente libre de ces produits et en réglementant sévèrement leur fabrication et surtout leur conditionnement et leur vente. Qu'attendent nos pouvoirs publics pour en faire autant ? Ce n'est pas faute pour nous d'avoir tiré l'alarme tant de fois ! Cela ne coûtera au pays aucun centime et nous permettra, au contraire, d'économiser toutes ces sommes importantes d'argent consacrées à l'achat d'équipement lourd, à l'hospitalisation et à la prise en charge médicale et chirurgicale de ces malheureux patients et parfois, le comble, leur transfert à l'étranger. Une simple directive ministérielle suffit pour réduire considérablement ce problème qui n'a pas lieu d'exister, du moins avec toute cette ampleur. Il faut absolument la promulguer. Rien ne s'y oppose !
Vous êtes directeur du laboratoire algérien de recherche sur l'Helicobacter pylori. Où en sont les travaux ?
Le laboratoire de recherche sur l'Helicobacter a été créé en 2002 et se compose de 5 équipes pluridisciplinaires regroupant cliniciens, pédiatres, microbiologistes et pathologistes. L'objet de notre recherche est l'infection à Helicobacter pylori, infection qui touche plus de la moitié de la population mondiale, plus de 90% des Algériens et qui est responsable en grande partie de diverses maladies digestives, tels que les gastrites, l'ulcère gastroduodénal et le cancer de l'estomac. Le champs de recherche de notre laboratoire couvre l'épidémiologie de l'infection en Algérie (fréquence, âge d'acquisition, modes de transmission, facteurs favorisant sa propagation...), les caractéristiques de la bactérie dans notre pays, les maladies qu'elle provoque, les moyens de son diagnostic, son traitement chez l'adulte et l'enfant. Cette recherche est absolument indispensable dans chaque pays, dans la mesure où cette infection a des particularités propres à chaque contrée : ce qui implique une prise en charge diagnostique et surtout thérapeutique qui peut être différente. Les résultats de notre recherche ont fait l'objet de dizaines de communications faites annuellement en Algérie, au Maghreb et dans les plus grands forums européens ainsi que de plusieurs publications dans des revues nationales et internationales de renom. Ces travaux ont permis à notre pays d'être indiscutablement à la pointe de la recherche sur Helicobacter pylori en Afrique et dans le monde arabe. Par ailleurs, cinq colloques internationaux consacrés à cette infection dans le monde et en Algérie ont été organisés par le laboratoire à Alger, Annaba et Oran, et le prochain aura lieu en janvier à Ghardaïa. Trois thèses portant sur le traitement d'éradication du germe chez l'adulte et l'enfant algériens ont été également initiées. La première d'entre elles, qui a nécessité pas moins de 7 ans de recherche et dont les résultats sont attendus avec beaucoup d'intérêt, sera soutenue, le 1er décembre, à Alger, à la Faculté de médecine (centre Maherzi, ex-Laperrine, 1er Mai). Les praticiens intéressés sont d'ailleurs cordialement invités. En dehors de l'infection à Helicobacter pylori, le 2e axe de notre activité de recherche et de prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients est constitué par les pathologies de l'œsophage, en particulier les lésions caustiques, le reflux gastro-œsophagien et ses conséquences, les sténoses ainsi que les troubles de la motricité représentés par l'achalasie (perte de la coordination des mouvements du tube digestif, entraînant un arrêt du transit et une dilatation en amont) ou occasionnés par la sclérodermie (affection de cause inconnue caractérisée par une sclérose de la peau, et parfois des viscères). Nous nous sommes massivement investis depuis plus de 25 ans dans la recherche et la prise en charge de ces pathologies, ce qui nous a permis d'avoir dans ces domaines la plus riche expérience à l'échelle nationale et l'une des plus vastes dans le monde. De tous les coins du pays, les collègues nous adressent d'ailleurs leurs patients pour exploration, et surtout pour traitement. Nos travaux de recherche portant sur ces pathologies sont d'ailleurs régulièrement sélectionnés et présentés en grand nombre chaque année dans divers congrès européens très cotés.


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