Le taux de prévalence de l'infection appelée helicobactere pylori s'élève à 91 % en Algérie, indique la première étude sur cette pathologie présentée lundi par le Dr Nadia Metoughi de la faculté de médecine de l'université d'Alger. L'étude qui s'est étalée sur 6 ans (2002-2008) a concerné un échantillon de 275 sujets atteints des maladies de l'appareil digestif qui ont fait l'objet de consultations au niveau du service de médecine interne de l'hôpital de Kouba, a précisé le Dr.Metoughi. L'helicobactere pylori est défini par les spécialistes comme étant une bactérie microscopique qui se transmet par la salive dès l'enfance et se développe chez de nombreuses personnes à l'âge adulte en ulcères et dans certains cas en cancer de l'appareil digestif. Dirigée par le Pr. Brahim Touchène, chef de service de médecine interne de l'hôpital de Kouba, et financée par le laboratoire de recherches relevant de la même structure, cette étude, première du genre, s'est fixée comme objectif de déterminer le taux de prévalence de l'helicobactere pylori, d'un côté, et de tester l'efficacité du traitement dispensé aux malades, de l'autre. Le Dr Metoughi, a utilisé 5 types de traitement à base d'antibiotiques, en opérant une trithérapie de 14 jours associant du Métronidazole, de l'Ameprazole et de l'Amoxiciline (princeps). L'étude a démontré que la pathologie en question est plus répandue chez les personnes âgées de 21 à 40 ans, notamment de sexe féminin. Elle a également démontré que le traitement dispensé est satisfaisant dans 50 % des cas touchés par l'étude, bien que des effets secondaires aient été enregistrés comme des douleurs au ventre et des diarrhées, sachant quand bien même que 9,6 % des sujets se sont complètement débarrassés de la maladie, ajoute la même source. Néanmoins, les patients des deux sexes ont réagi différemment au traitement, puisque le germe a développé une certaine résistance aux antibiotiques chez les femmes plus que les hommes, a indiqué l'étude. L'helicobactere pylori reste parmi les pathologies les plus difficiles à traiter dans le monde, a précisé l'étude en ajoutant que de grands espoirs sont fondés sur la recherche pour trouver un vaccin qui prévient ce germe. Qualifiée par ses auteurs de "pas positif", l'étude devrait servir de base dans le traitement des personnes atteintes, en attendant d'autres avancées dans l'avenir. Découverte en 1982, la manifestation de cette bactérie est liée notamment aux conditions socio-économiques de chaque pays, sa prévalence oscillant entre 20 et 40 % dans les pays développés et entre 40 et 90 % dans les pays en voie de développement.