La galerie d'art Ghedjati accueille, depuis jeudi dernier, une exposition de l'artiste-peintre Cherbal Seïf El Islam. Cet avocat, exerçant à Sétif, juriste de formation, spécialisé en droit international de la mer, est originaire de Hammam Guergour, petite ville thermale au nord de la ville. Il vivra son enfance et son adolescence à Béjaïa, où il décochera son baccalauréat qui lui ouvre les portes de la capitale. Autodidacte concernant la peinture, il tate du pinceau depuis son plus jeune âge ; il y portera un interêt particulier à partir de 1975. Doté d'une imagination prodigieuse, il touche à tout, peinture, comme poésie ; il a, à son actif, 2 recueils de poèmes : un collectif, « La voix du poète », ENAP 1989, l'autre individuel, « Miroir », préfacé par Momo. Il aura le 3e prix national de poésie d'expression française, qui lui sera decerné par Tahar Djaout. Il fait aussi bien avec les couleurs, passant sans transition du prétoire à l'atelier. Ses œuvres, très nombreuses, sont une gamme de couleurs exprimant ses « états d'âme », comme il aime à le dire ; d'ailleurs c'est pour cette raison qu'il refuse de vendre ses tableaux. « Je ne peux pas vendre une partie de moi-même. Je suis artiste par amour de l'art, pas pour autre chose », déclare-t-il. Les toiles de Cherbal ne sont jamaix achevées, elles évoluent et mûrissent avec lui, et des éléments nouveaux sont ajoutés au fur et à mesure à ces « gribouillis » pleins d'émotion. Ses thèmes sont variés : l'art, la Palestine et le Liban (sa toile « Beyrouth, la déchirure » a fait le fond d'écran du 20 heures présenté par Kamel Allouani), la liberté d'expression, les maux infligés à l'homme, (l'apartheid, l'épuration ethnique…) l'ataraxie, le patrimoine, etc. tout est utlisé par le plasticien, bois, cuivre, galets, copeaux de crayons taillés, pétards, clous, chaînes, pour s'exprimer. Il participe à des expositioins collectives et individuelles (depuis 1987), notamment à la galerie Mouloud Feraoun, la 1ère biennale internationale d'Alger, au 6e salon des arts modernes à Alger et Béjaïa, au théatre régional et aux Hammadites, à l'occasion des jeux arabes de volley-ball en 1989. « La pureté engendre la liberté », telle est la devise de l'artiste, qui use de ce principe dans ses plaidoieries, ses peintures et ses vers. Ainsi donc, la galerie d'arts Ghedjati renoue avec son activité, accueillant un public fidèle, comme nous le confie Mustapha, le propriètaire des lieux, nouveau et surtout varié.