Passion n Cherbal Seïf El-Islam a plus d'une corde à son arc. C'est un artiste accompli. Cherbal Seïf El-Islam est plasticien de passion, un poète dans l'âme ; il est artiste de naissance. Son art, il le pratique à ses heures perdues, car, avocat de profession, son temps, il le partage entre ses plaidoiries et ses instants de création, lorsque, seul, il se livre à lui-même, et, face au tableau dont la surface est encore vierge, il s'abandonne en se laissant spontanément aiguiller par son inspiration, à l'art, il s'en confie et confie aussi bien son imaginaire que sa charge émotionnelle. «Je peins des émotions et des états d'âme», aime-t-il dire. Licencié en droit, ayant une formation en droit international de la mer, et avocat de profession depuis 1989, Cherbal Seïf El-Islam exerce son métier d'avocat à Sétif, mais sa passion reste – et restera – pour l'art. «Tout jeune, j'ai commencé à peindre», confie-t-il, et d'ajouter : «Je voulais faire les beaux-arts, mais mon père m'a dévié de cette voie, en me demandant de faire droit.» Sachant que vous êtes avocat constitué dans plusieurs affaires médiatisées – telles l'affaire Khalifa à Ghardaïa, celle dite de l'école de police de Châteauneuf et de l'assassinat du membre du Croissant-Rouge à Ghardaïa – que vous êtes sollicité, ici et là, dans plusieurs affaires judiciaires, comment parvenez-vous à concilier votre domaine, celui du barreau, et celui de l'art et de la création ? Cherbal Seïf El-Islam nous répond : «Je préfère ne pas parler de mon métier d'avocat, mais je tiens à vous dire que plaider est tout aussi un art, l'art de la parole ; et quand on aime une chose, on est prêt à faire des sacrifices pour elle. Il m'arrive de sacrifier mes week-ends pour peindre et écrire, et parfois je tire même l'émotion qu'il faut et qui fait parler une toile de ces mêmes affaires que je plaide.» Et de reprendre : «Le métier d'avocat complète mon côté d'artiste, et inversement. Car, comme je me plais à le dire tout le temps, une bonne plaidoirie doit sortir du fond du cœur, elle doit être vraie afin d'avoir l'effet escompté sur celui qui l'écoute, c'est-à-dire le tribunal.» Cherbal Seïf El-Islam aime dire les choses dans différents langages, celui de la parole dans les tribunaux, ou celui des couleurs et des formes dans la peinture, ou encore celui des mots dans l'écriture, puisqu'il est aussi poète. Il a à son actif plusieurs poèmes, dont un recueil intitulé Miroir sorti en 1989 et qui sera réédité sous le titre Miroir réfléchi et coloré. Cherbal Seïf El-Islam puise son inspiration dans l'expression, qu'elle soit verbale, picturale ou scripturale, parce que la parole ou le langage constitue le début de toute chose. Elle est le commencement et, dans cet avènement soudain et éclatant de vie, d'énergie et d'impulsions, s'effectue la création, l'on assiste à la naissance, en un rien de geste, du palpable, du visible, du beau et du sensible, le tout génère, en un flot extraordinaire, l'écoulement d'effets sensoriels.