La commission des observateurs indépendants désignée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, est à l'œuvre. Elle a tenu deux réunions, les 11 et 15 novembre derniers, à l'issue desquelles elle a dégagé « un certain nombre de principes devant guider leur action », souligne le procès-verbal de la réunion du 15 novembre 2008. Les membres de cette commission – Abdelhamid Oussedik, Chérif Tifaoui, Noureddine Nemeur, Mokhtar Boudina, Rachid Bouabdallah, Mohamed Maouche – estiment « nécessaire d'inscrire leur contribution dans le strict respect de la mission qui leur a été confiée et ce dans un cadre indépendant, loin de toute pression ou subjectivisme ». Les rédacteurs du document indiquent que « la résolution des problèmes inhérents aux contradictions profondes qui minent le mouvement sportif national et l'arrêt du naufrage qui le menace doivent seuls importer. La solution réside indiscutablement dans l'union des pouvoirs publics et de l'ensemble des partenaires du sport national ». Le texte dénonce « la marginalisation des compétences, la cooptation, l'établissement de réseaux ayant en commun des intérêts extra-sportifs et la médiocrité ne devraient plus continuer à sévir au sein du mouvement sportif national derrière des slogans qui aujourd'hui ne trompent plus personne ». La commission des observateurs s'est exprimée sur l'« affaire du COA » en ces termes : « La situation est alarmante : elle exige des mesures radicales pour sauver ce qui peut l'être encore. » Sur les correspondances échangées entre le COA et le CIO, la commission des observateurs indépendants estime que l'« on ne peut soulever des problèmes purement politiques avec le Comité international olympique sans s'être concertés, ni sans avoir informé au préalable le ministre de la Jeunesse et des Sports ». Le président du COA, Mustapha Berraf, a droit à ce passage : « La démarche du président du COA, loin de participer à la convergence de toutes les bonnes volontés et à une réelle refondation du sport national, risque gravement de se traduire par un véritable schisme au sein du MSN et de porter atteinte à l'image de l'Algérie et à la crédibilité du sport national. » Le procès-verbal de la commission préconise : « Il ne peut (le COA) tenir ses deux assemblées générales (ordinaire et élective) qu'après le parachèvement de l'ensemble du processus électoral des fédérations nationales sportives » et ajoute : « Les fédérations devraient rejeter toute démarche qui ne contribue pas à la sérénité et à un large rassemblement du MSN, qui apparaît aujourd'hui disloqué. » Sur le volet des fédérations, la commission préconise d'« arrêter la date butoir des AGO au 31 décembre 2008 et si possible à la mi-janvier 2009 et celle des AGE du 15 au 31 janvier 2009 ». Elle formule le vœu de « voir levée totalement la sanction des membres des AGE qui ont été graciés après avoir été sanctionnés et ce, au nom du principe du non-cumul des sanctions ». La commission propose au ministre de la Jeunesse et des Sports de « retenir, dans la définition du mandat, le cycle olympique plein et totalement accompli ». Tout élu concerné par ce passage ne devrait pas être concerné par les restrictions de la note méthodologique du 25 octobre 2008 qui outrepasse les dispositions du décret n°05-405 du 17 octobre 2005, selon les termes du procès-verbal. Cette situation et les remous qu'elle a provoqués n'a pas laissé indifférent le CIO qui a réagi, hier, à travers un communiqué dont El Watan détient une copie. Le président du COA « rappelle à l'intention des membres de l'assemblée générale que (leur) mouvement est autonome et que ses instances agissent en toute légalité. A ce titre, aucune interférence ou ingérence dans le fonctionnement et l'exercice de ses missions ne sauraient être suivies d'effet ». Il affirme que « le COA ne cessera d'œuvrer à entretenir la bonne harmonie avec les pouvoirs publics et apporte son soutien à toutes les actions et initiatives visant au développement et l'épanouissement du sport dans notre pays ». Mustapha Berraf annonce qu'« une décision souveraine a été prise de reporter l'AGE du 4 décembre à une date ultérieure ». Sur la question des mandats et des experts, le COA souligne « la limitation des mandats des élus et la désignation de 30% des membres par le MJS au sein des AG des fédérations est contraire aux règles d'autonomie prônées par les instances sportives internationales ». M. Berraf indique que le mouvement sportif associatif a adressé au MJS une motion sollicitant la révision de ces dispositions « qui sont synonymes d'exclusion », conclut le communiqué du COA. A noter que pour le moment seuls Mustapha Berraf et Mustapha Lafaoui sont officiellement candidats à la présidence du COA.