A chaque occasion de la fête du sacrifice, le mouton connaît une spéculation particulière. Il est au centre de toutes les discussions. Les familles, qui ont pris l'habitude de se conformer au rite de Sidna Ibrahim, ne dérogent pas à la règle. En prévision de la fête, elles ont mis un peu d'argent de côté. Cela leur servira à faire face à ce qu'exigera l'achat d'un mouton. Cette année, encore, le mouton a connu des hausses vertigineuses, suite aux abondantes pluies du mois précédent. Le marché à bestiaux de la ville de Meskiana, l'un des plus importants de la région, puisqu'il draine de nombreux maquignons et acheteurs de villes lointaines comme Annaba, Jijel et autres encore, affiche des prix exorbitants. Des prix, en somme, qui découragent les clients potentiels. Toutefois, beaucoup de chefs de familles attendent le jour J pour faire l'acquisition du mouton du sacrifice. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'à la dernière minute, les prix chutent. D'autre part, quand la transaction se fait entre le client et l'éleveur, elle finit toujours par arranger tout le monde. Mais quand les maquignons s'y mêlent, c'est une autre affaire.