Les ventes s'effondrent de part et d'autre de l'Atlantique et les annonces de fermeture d'usines se multiplient. Aux Etats-Unis, General Motors, Chrysler et Ford sont au bord de la faillite. Leurs ventes sont tombées à leur plus bas niveau depuis un quart de siècle et la crise du crédit empêche les « Big Three » de trouver les fonds nécessaires à leur survie. Mercredi dernier, les trois constructeurs ont sollicité le Congrès pour obtenir une rallonge de 25 milliards de dollars. Les démocrates sont prêts à les aider, mais les républicains ont affiché une certaine réticence. Vendredi dernier, le Congrès n'a finalement pas décidé d'aider les constructeurs automobiles en péril. Inertie aussi du côté de l'actuel secrétaire au Trésor, Henry Paulson, qui a choisi de « garder au chaud » le reliquat des 700 milliards de dollars du plan de sauvetage des banques. En Europe, plus précisément en Allemagne, où la direction d'Opel, qui emploie plus de 25 000 salariés outre-Rhin, a lancé un appel au secours au gouvernement. En France, le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé, jeudi dernier, un plan de diminution de ses effectifs de plus de 3500 emplois par départ volontaire. Le constructeur automobile roumain Dacia, filiale du groupe Renault, a décidé de suspendre sa production pendant plus de deux semaines. De quoi faire dire à Carlos Ghosn, le patron de Renault, que « la crise actuelle va bouleverser le paysage automobile mondial : certains constructeurs vont disparaître et d'autres seront contraints de se regrouper ». Une perspective qui a de quoi inquiéter, vu le poids salarial de l'industrie automobile et ses répercussions sur la production d'acier et de minerais. Au Japon, environ 3000 postes temporaires seront supprimés fin mars, pour faire face à la crise qui secoue le secteur de l'automobile, a annoncé hier le premier constructeur automobile japonais Toyota Motor. Selon les responsables de la firme, cette décision de compression est due à « plusieurs facteurs, notamment un ralentissement des ventes et la situation économique actuelle ». Le 6 novembre, Toyota avait déjà fait allusion à la réduction de la moitié de ses 6000 travailleurs temporaires au Japon, à cause d'une baisse des prévisions de résultats pour l'exercice 2008-2009 en raison de la chute de la demande aux Etats-Unis et en Europe. D'autres firmes automobiles ont également annoncé des suppressions d'emploi au Japon pour faire face à la crise économique mondiale. Mazda et Isuzu avaient confirmé, jeudi dernier, le non-renouvellement de 1300 contrats de travail temporaire. De son côté, Nissan, partenaire du français Renault, avait annoncé, en octobre dernier, la suppression de 3500 postes aux Etats-Unis, en Espagne et au Japon.