Synthèse de Samira Imadalou Les conséquences de la crise financière internationale se font de plus en plus sentir. De nombreux secteurs en sont durement affectés et les appels aux secours publics se multiplient. La réunion du G20 n'a finalement pas réussi à apaiser les tensions et à rassurer les marchés et les opérateurs économiques particulièrement dans le secteur automobile. Un secteur fortement touché par la crise et qui ne cesse de cumuler les pertes depuis le début de la crise. Ce secteur est d'ailleurs au centre des discussions cette semaine des deux côtés de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, après l'enveloppe de 25 milliards de dollars de prêts décidée en septembre, une nouvelle tranche de 25 milliards doit être discutée au Congrès, alors que les trois grands constructeurs américains (General Motors, Ford et Chrysler) sont en plein marasme. Face à cette situation, Ford n'a pas trouvé mieux à faire que d'annoncer la vente de deux tiers de sa participation dans le japonais Mazda Motors, dont il possède 33,4%, pour renflouer sa trésorerie. En Europe, selon les informations rapportées par les agences de presse, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a plaidé devant la gravité de la situation pour une «stratégie européenne de sauvetage» pour l'industrie automobile, à l'image du plan américain. «Si le gouvernement américain sauve Ford, General Motors et Chrysler de la faillite à coups de milliards de dollars, nous ne pouvons rester de simples spectateurs et laisser les constructeurs européens tous seuls», a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien Bild. En Allemagne, le gouvernement a répondu par la négative aux doléances des constructeurs automobiles. Le ministre des Finances, Peer Steinbrück, a exclu, lundi dernier, le lancement d'un programme de soutien global pour l'industrie automobile allemande. Pour rappel, le SOS des industriels européens de l'auto remonte au mois d'octobre. Les constructeurs automobiles avaient demandé une aide chiffrée à 40 milliards d'euros sous la forme de prêts à taux réduit, ainsi que des primes pour inciter les consommateurs à remplacer leurs voitures. La Banque européenne d'investissement (BEI) va proposer d'«augmenter son volume de prêts de 20 à 30% en 2009 et 2010, c'est-à-dire de 10 à 15 milliards d'euros par an», a annoncé lundi un porte-parole de l'institution. Une partie de ces nouveaux prêts seront destinés à l'industrie automobile, mais le montant n'en a pas été précisé. La proposition sera examinée par les ministres européens des Finances le 2 décembre prochain.