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« La demeure des cultures »
La poésie andalouse avait tourné le dos à la guerre
Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2008

Que contient « la demeure » de la poésie andalouse ? « Amour, joie et ivresse » précise Saâdane Benbabâali, maître de conférence de lettres arabes à Paris 3. « La poésie ancienne évoquait la guerre et la vengeance », ajoute-t-il, lors d'une conférence au Centre culturel français à Alger sur « La poésie andalouse, ‘‘demeure'' des cultures », animée dimanche soir avec Mostefa Harkat, professeur à l'université d'Alger.
« L'amour andalou qui va habiter le muwashshah n'est ni platonique ni chaste (oudrite) mais, c'est un mélange des deux. Il est à la fois spirituel et matériel », explique-t-il. L'amour « oudrite » (el hob el oudhri), une tradition arabe, était une forme de relation cachée. « Les amants ne devaient rien divulguer au risque de perdre l'être aimé. C'est l'histoire de Djamil et Boutheïna. La relation doit être intime. Les soufistes se saisiront de cette idée d'intimité. Celui qui est en contact avec Dieu n'a pas à le dire. Il serait malvenu de le faire », précise Saâdane Benbabâali, auteur de Le muwashshah : persistance et évolution d'un genre poétique (paru en 2007). Le muwashshah, qui né en Andalousie et dont la création est attribuée à Muqaddam Al-Qabri, est un poème à strophes, différent de la traditionnelle Qasidah à rimes de l'Orient.
C'est également une forme de chanson qui avait connu un véritable âge d'or dans les palais et les jardins andalous. Selon Saâdane Benbabâali, cette évolution de l'écriture poétique était un passage du désert d'Arabie aux palais d'Andalousie. Les soufis, à travers Ibn Arabi, s'étaient appuyés sur le muwashshah dans leur adoration de Dieu. Evoquant la structure de ce poème, Mostéfa Harkat explique la particularité du muwashshah matérialisée par la fameuse kherdja (sortie), le dernier refrain dit ou chanté en dialectal arabe ou hispano-arabe. Les autres vers sont en arabe classique. Selon lui, les chants hébraïques se sont inspirés du muwashshah arabe. « La kherdja de ces chants est en arabe et pas en hébreu », précise-t-il. Il relève que les poètes d'origine juive tels qu'Ibn Sahl Al Andaloussi avaient eu leur apport à la poésie strophique.
Une poésie qui s'est épanouie plus tard au Maghreb et au Moyen-Orient. L'universitaire ne croit pas à l'idée développée par les orientalistes sur l'origine espagnole du muwashshah (moaxaja en castillan). Mostéfa Harkat critique, à titre d'exemple, les théories, peu vérifiées sur le plan historique, de l'espagnol Emilio García Gómez sur les racines du muwashshah. Ce célèbre arabiste, auteur de L'Alhambra, le palais royal fondateur de l'Ecole des études arabes de Madrid, avait beaucoup travaillé sur les kherdja. Il fut le traducteur de Ibn Hazm et de Ibn Guzman. Poussant l'analyse plus loin, Mostéfa Harkat, auteur d'un ouvrage de référence sur la poésie populaire algérienne, explique que le fameux chant Tahya El Djazair, dont la prosodie est de deux brèves et une longue, est un anapeste de naissance grecque. « Il y a une certaine universalité du rythme. Cela dit, nous parlons l'anapeste sans le savoir », dit-il en citant des exemples. « Ce qui nous unit aux autres Maghrébins, ce n'est pas le lexique mais le rythme.
La Meknassia, par exemple, est une alternance entre l'Aroubi et le Machraqi », explique-t-il. La Meknassia est l'une des plus célèbres Qssaïd du chaâbi. Pour les Marocains, le Machraqi est la poésie qui provient de l'Est, autrement dit de Tlemcen, alors que l'Aroubi a son origine dans l'ouest de l'Oranais. « L'inclusion de la langue parlée dans la poésie a donné lieu au Zadjel », précise ce spécialiste de la linguistique s'appuyant sur l'exemple de la chanson Assabani ma sabaha. Parlant des poèmes de Mohamed Ben Msaib et de Lakhal Ben khelouf, Mostéfa Harkat relève que le recours à la forme strophique d'El frach ou el hedda est la même que celle du muwashshah. « Dans la poésie populaire algérienne, on a hérité des deux formes, Al âamoudi, verticale, qui existe dans le Sud du pays, et strophique dans l'Ouest », indique-t-il. Auteur d'un roman, Alger Bleues, Mostéfa Harkat, mathématicien à l'origine, a posé les algorithmes d'analyse automatique des vers. Saâdane Benbabaâli a, lui, publié plusieurs recherches sur la musique andalouse et a aidé la chanteuse Beihdja Rahal à l'élaboration textuelle de ses albums.


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