Les mosquées du vieil Alger, à travers les voix de leurs muezzins et récitants du Saint Coran, qui interprétaient aussi des chants religieux et de la poésie mystique sur des airs tirés de la musique andalouse, ont eu un rôle «vital» et «déterminant» dans la sauvegarde et la propagation de ce genre musical, a estimé, mercredi, à Alger le journaliste Abdelhakim Meziani. «Au 17e siècle, le vieil Alger, en l'occurrence La Casbah, était très avancé culturellement. Même les muezzins et les récitants du Coran (moudjawidine), qui étaient connus pour leurs belles voix, avaient beaucoup de connaissances sur les différents airs de la musique andalouse», a indiqué M. Meziani lors d'une conférence dans le cadre de la manifestation «Andaloussiate». «La mosquée a joué un rôle vital et déterminant dans la sauvegarde et la propagation de ce patrimoine musical à cette époque», a-t-il relevé, évoquant les veillées organisées par des imams à l'occasion du mois sacré du Ramadan et de la célébration de la naissance du prophète Mohamed (QSSSL) dans le mausolée de Sidi Abderahmane et d'autres mosquées. Il a indiqué, à cet égard, que des poèmes mystiques de grands maîtres soufis, dont les mots ne sont que des louanges à Dieu et au prophète, étaient récités sur des airs de musique andalouse sans instrument de musique, notamment, sur des modes zidane, moual ou djarka. Du fait que la musique andalouse ne se résume pas uniquement au chant, mais qu'elle contient aussi une partie instrumentale, une partie abandonnée par la mosquée, M. Meziani a tenu à affirmer que «malgré cela, la mosquée a contribué indiscutablement à sa sauvegarde, car les airs de cette musique ont été protégés».