La coopération algéro-britannique se densifie et s'organise encore d'avantage. L'Algérie et le Royaume-Uni ont convenu au terme de la 3e session du comité algéro-britannique sur les relations bilatérales, coprésidée hier à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le ministre d'Etat britannique pour les Affaires étrangères et Commonwealth, Bill Rammel, de renforcer et d'élargir leur coopération dans les domaines économique, sécuritaire et militaire ainsi que culturel et éducatif. Une coopération qui passe par la promotion de l'anglais. Les deux parties ont, au terme de cette session, passé en revue l'état de la coopération bilatérale dans les domaines de l'énergie, de l'enseignement supérieur, des opportunités d'investissement des opérateurs britanniques, de la lutte antiterroriste et de l'immigration clandestine, culturel et du renforcement des relations militaires. « Nous avons eu des discussions fructueuses avec le ministre », a indiqué d'emblée M. Rammel, estimant que « le comité bilatéral est un mécanisme excellent pour renforcer, maintenir et élargir les rapports entre nos deux pays ». M. Rammel a rappelé que le Royaume-Uni « est l'un des plus grands investisseurs » dans le domaine des hydrocarbures en Algérie, relevant que le montant global des investissements britanniques en Algérie s'élève à plus de 5 milliards de dollars. « Le pays est devenu attractif pour nos partenaires britanniques. La coopération n'est pas limitée au domaine de l'énergie, elle s'ouvre à d'autres secteurs », a indiqué pour sa part M. Messahel, qui souligne que « la coopération militaire figure parmi les secteurs ciblés de part et d'autre pour densifier cette coopération ». Le ministre a d'ailleurs annoncé que « les deux parties sont en négociation pour la signature d'un mémorandum d'entente ». « Ce n'est pas un accord exclusif, c'est un accord comme les autres que nous signons avec d'autres pays », a-t-il tenu à préciser. Les deux parties s'apprêteront aussi à signer, au début de l'année 2009, deux autres accords, l'un sur la double imposition et l'autre sur la garantie des investissements. C'est ce qu'a indiqué également le ministre au cours d'une conférence de presse qui a été tenue à l'occasion de la 3e session du comité mixte algéro-britannique sur les relations bilatérales et les questions d'intérêt commun. Un comité est né, pour rappel, à l'occasion de la visite qu'a effectuée au Royaume-Uni le président de la République en 2006. Pour M. Messahel, la 3esession du comité a permis de faire un état des lieux des relations bilatérales dans tous les domaines (énergie, infrastructures, investissements), rappelant à cet égard les réformes engagées en Algérie pour faire du climat d'investissement en Algérie « l'un des plus attractifs ». Comme pour répondre aux préoccupations de certains investisseurs étrangers, le ministre a en effet estimé que « la bureaucratie existe partout dans le monde, nous ne sommes pas une exception, mais grâce aux réformes économiques nous avons allégé les procédures, notamment celle du foncier industriel ». Dans ce cadre, a-t-il poursuivi : « Nous sommes en train de parachever le cadre juridique par la signature bientôt de deux accords indispensables pour encadrer l'investissement, c'est l'accord sur la double imposition et l'accord sur la garantie des investissements. » Concernant le nombre de ressortissants algériens établis légalement au Royaume-Uni, le ministre a fait savoir que leur nombre s'élève à 28 000. Invité dans ce cadre à donner le nombre d'immigrants clandestins vivant au Royaume-Uni, M. Messahel dit ne pas connaître avec exactitude ce chiffre. « Il y a plus de 10 000 visas qui sont accordés annuellement, il se trouve que dans le parcours certains restent, on ne peut pas connaître le chiffre exact, mais ce qui est sûr c'est que nous avons des mécanismes et des conventions consulaires entre les deux pays régissant la circulation des personnes entre les deux pays », a-t-il indiqué. A une question sur le nombre d'Algériens détenus dans les prisons du Royaume-Uni, M. Rammel a répondu qu'il ignorait leur chiffre exact, saluant toutefois la coopération du gouvernement algérien pour le retour de ces détenus en Algérie. « Cette question n'était pas à l'ordre du jour », dira pour sa part M. Messahel. Concernant la lutte antiterroriste, M. Rammel a indiqué que les deux pays travaillent ensemble, notamment dans le partage des informations, mais aussi sur la prévention au niveau idéologique pour écarter les extrémistes qui prônent le terrorisme. Dans ce domaine, selon M. Messahel, « la concertation est faite de manière permanente et elle se porte bien ». Il a indiqué que l'Algérie organisera prochainement un séminaire sur le financement du terrorisme. A ce propos, a-t-il regretté : « Nous constatons que l'argent des rançons est utilisé pour financer le terrorisme. »