Le mouvement de protestation observé hier par la communauté estudiantine de l'université Badji Mokhtar a pris de l'ampleur pour toucher la quasi-totalité des instituts et résidences universitaires de la wilaya de Annaba. C'est ainsi qu'en plus des revendications d'ordre pédagogique et social, des centaines d'entre eux, représentant les quelque 9000 inscrits aux différents instituts techniques, ont remis en cause hier l'arrêté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans lequel Rachid Harraoubia avait supprimé la mention « d'Etat » du diplôme d'ingénieur. Les départements concernés ont été fermés et c'était la paralysie générale au niveau de tous les instituts, à l'image des départements de l'électromécanique, de l'électronique, de la mécanique, de la métallurgie, de la géologie et des mines. Les étudiants protestataires ont brandi des banderoles sur lesquelles ils ont fait part de leur opposition aux méthodes entreprises dans la réforme universitaire dans son ensemble. Ils considèrent que « la démarche de la tutelle est en totale inadéquation avec les attentes et les ambitions de la nouvelle génération estudiantine ». Ils estiment que « la décision de supprimer la mention d'Etat des diplômes d'ingénieur était inattendue et non étudiée d'autant qu'elle a été prise sans une quelconque concertation avec les organisations estudiantines en tant que représentantes légales et légitimes des étudiants ». Par ailleurs, les étudiants des deuxième et troisième années de l'Institut des lettres et des sciences humaines ont, de leur côté, saisi l'occasion pour protester contre l'absence de transport universitaire au niveau de la résidence Sidi Achour. Une protestation qui s'est traduite par l'interdiction d'accès au personnel administratif qui leur avait refusé la tenue d'une assemblée générale dont l'objet était le renouvellement du comité de quartier. L'occasion leur a été également donnée pour étaler les moult problèmes dans lesquels ils se débattent, selon eux, dans l'indifférence totale de l'administration. Il s'agit entre autres de l'absence d'hygiène, de sécurité, de la qualité en termes de restauration et d'hébergement. Ainsi, la dégradation des conditions sociopédagogiques semble avoir atteint un point de non-retour. L'absence d'interlocuteur ou de répondant à leurs revendications a fait que les étudiants commencent à voir rouge et trouvent en ce mouvement de débrayage le seul moyen de pousser l'administration à réagir.