Les autorités de la ville viendront-elles à bout des bidonvilles ? Les opérations de relogement, engagées depuis plusieurs années, seraient-elles condamnées à se poursuivre éternellement ? L'exemple du bidonville « New-york », au lieudit 5ème Km, où une action entreprise en 2002 avait permis de reloger la totalité de ses occupants, est des plus édifiants, vu que depuis plus d'une vingtaine de jours, de nouveaux gourbis ont été érigés à proximité du site évacué, précisément sur les berges de l'oued Boumerzoug. Dans ces conditions, le programme d'éradication risque de ne pas connaître de fin, et l'opération de recasement devient un puits sans fond. Concernant particulièrement le bidonville « New-York », il semblerait que la précaution de raser entièrement le site n'a pas été prise à temps par les autorités locales. Ainsi, et malgré les instructions données, quelques masures érigées sur le territoire de Boumerzoug ont été épargnées, en dépit du fait que leurs occupants aient été déjà relogés. Cela a suffi pour amorcer un nouveau processus d'occupation du site. Selon les déclarations recueillies sur les lieux, un gourbi se négocie à 70 000 DA et plus, car au bout on achète un ticket pour un probable logement social. Voilà pourquoi, nous dit-on, les agissements condamnables d'une minorité de squatters jettent le discrédit sur des populations honnêtes, dont la seule ambition est d'échapper à l'enfer des bidonvilles en acquérant un logement décent.