Considéré comme un dossier prioritaire, le programme présidentiel de l'éradication des bidonvilles et autres habitats précaires qui gangrènent la ville du Vieux Rocher, se trouve visiblement dans une phase de latence, tant il est vrai qu'aucune opération de recasement n'a été entreprise depuis un certain temps. En effet, la phase exponentielle de l'opération de relogement des habitants des bidonvilles, perceptible surtout au début de l'année 2000, avec notamment l'éradication des bidonvilles de « New York », Polygone et El Mansourah, a cédé la place à une longue période d'inventoriage des sites restants et à de simples déclarations officielles de recasement imminent. Mais, force est de constater que depuis l'annonce publique du relogement, avant la fin de l'année précédente, des pensionnaires des bidonvilles de Fedj Errih et Sotraco, aucune opération du genre n'a été effectuée, au grand désespoir des habitants de ces deux importantes concentrations hideuses. Pourtant, les moyens financiers ne manquent pas, ainsi que les logements sociaux réalisés à ce sujet au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjli. C'est plutôt la décision des services concernés de se donner le temps nécessaire pour filtrer la liste des occupants authentiques de ces deux sites, qui constituerait la cause principale du retard enregistré dans l'exécution du programme de transfert de la population vers de nouvelles habitations. Le wali de Constantine avait, à ce titre, menacé de poursuites judiciaires tout indu occupant débusqué, mais comme le laisse entendre des personnes coutumières des opérations de recasement, il est extrêmement difficile d'épurer totalement les listes des futurs bénéficiaires. Cela étant, les services de la wilaya de Constantine, déjà encombrés par les dossiers de Fedj Errih et Sotraco, devront, d'ores et déjà, penser à matérialiser l'autre opération de relogement des habitants des bidonvilles de Bardo et Bentelis. Une opération à laquelle l'Etat vient, en marge de la dernière visite de Bouteflika dans la capitale de l'Est, de dégager une importante enveloppe financière pour la réalisation de 5 000 logements sociaux. Autrement dit, la wilaya de Constantine devra, en urgence, trouver des solutions pratiques aux sites de Fedj Errih, Sotraco, Bardo et Bentelis et ce, afin de relancer l'ambitieux programme de relookage de la wilaya, d'autant que le wali avait parlé de gratte-ciel au niveau du site de Bardo, bien entendu, une fois « libérté » de ses bidonvilles et…des dinandiers qui occupent les lieux. Quand ? L'administration a t-elle vraiment la réponse ?