Si l'on tient compte de l'imminent recasement des 50 familles pensionnaires du bidonville qui ceinture la cimenterie ainsi que 77 autres familles habitant la vieille ville, soit 650 personnes concernées environ, ils seront alors 83 380 individus ayant fait l'objet d'un relogement depuis 1998 de Constantine vers les deux nouvelles villes Ali Mendjeli et Massinissa notamment. Un chiffre considérable qui dénote l'effort important consenti en la matière, d'autant que l'urgence de la situation socio-urbanistique de la ville est telle que les pouvoirs publics n'avaient d'autre alternative que d'intensifier les programmes de relogement. Des programmes destinés à offrir de nouvelles habitations au profit des occupants des bidonvilles, de ceux résidant sur les sites menacés par les glissements de terrain ainsi que les locataires de la vieille ville en sus, bien sûr, des demandeurs de logements sociaux. Ainsi, jusqu'en juin dernier, les services de la daïra de Constantine ont recensé 16 546 logements attribués depuis 1998 et si on estime à 5 le nombre moyen des membres d'une famille, ils sont 82 730 personnes à avoir déjà été concernées par ces programmes. A ce titre, ce sont les commissions communales de l'APC de Constantine qui viennent en tête en termes du nombre de logements attribués, puisque de 1998 jusqu'en juin dernier les élus locaux ont attribué des logements à 9018 prétendants. Les locataires des bidonvilles sont classés, quant à eux, en seconde position avec 4264 logements attribués durant cette période, alors que 1055 unités ont été réservées aux habitants des sites touchés par les glissements de terrain. Enfin, 1226 domiciliés dans la partie de la vieille ville menaçant ruine ont bénéficié de nouvelles demeures. On assiste à un véritable phénomène de migration de la ville de Constantine vers celle d'El Khroub dont dépendent territorialement les nouvelles villes de Ali Mendjeli et de Massinissa où la plupart des relogés ont été casés. C'est donc surtout la population des ex-bidonvilles qui a bénéficié de ce programme de relogement qui a touché plusieurs sites, à savoir les bidonvilles du Polygone et du Mansourah en 2000, celui de New York en 2001, ceux du Boulevard de l'Est, Gans et la Décharge publique en 2002, suivis notamment en 2003 par l'ex-bidonville du terrain Tennoudji. Contrairement aux habitants des sites menacés par les glissements de terrain auxquels les autorités locales n'ont pu attribuer pour l'heure que quelque 1000 logements en trois ans, alors que la population concernée est évaluée à 100 000 personnes.