Les ministres du Pétrole des 13 pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) étudieront aujourd'hui, lors d'une réunion au Caire, la situation du marché où les prix du brut ont perdu près de 70% depuis juillet dernier. Selon certains observateurs, une baisse de la production pourrait être décidée. Mais les ministres du Pétrole de l'Iran et du Qatar ont indiqué hier que l'organisation ne devrait pas baisser sa production avant sa réunion du 17 décembre prochain à Oran. Au Caire, l'Opep va « préparer des données chiffrées et peut-être y aura-t-il une décision finale en Algérie », a déclaré Golam Hossein Nozari, ministre iranien du Pétrole. A la question de savoir si l'OPEP devait attendre la réunion du mois prochain pour baisser éventuellement sa production, le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Ben Hamad Al Attiyah, a répondu par l'affirmative à son arrivée au Caire. Pour le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El Badri, le marché est actuellement « trop approvisionné ». Il a expliqué que les stocks pétroliers des pays industrialisés de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) représentent 55 jours de consommation, ce qui est trop pour l'Opep. « Les pays de l'Opep considèrent que des stocks représentant 55 jours de consommation sont trop élevés et voudrait les réduire de trois jours », a indiqué Abdallah El Badri. L'organisation a déjà décidé, le 24 octobre dernier, de réduire de 1,5 million de barils par jour son offre au mois de novembre ; c'est la raison pour laquelle elle pourrait attendre la réunion d'Oran pour mettre en place une nouvelle baisse, une fois qu'elle aura évalué l'impact de la première. L'Opep veut ainsi s'assurer que la baisse de 1,5 million de barils par jour, prévue lors du sommet de Vienne, a correctement été appliquée. Hier, les cours du pétrole ont continué leur chute. Dans les échanges matinaux, le brut cédait 89 cents à 53,55 dollars le baril à New York et 48 cents à 52,65 dollars à Londres. Cependant, les observateurs estiment que le scénario d'une action concertée de la Russie, premier producteur mondial de brut, pourrait faire grimper à nouveau les prix : la Russie avait estimé, il y a quelques jours, que la chute des prix du pétrole portait préjudice aux pays producteurs et indiqué qu'elle allait coordonner sa stratégie avec les 13 membres de l'Opep.