Véritable poumon, permettant l'aération de la ville, les espaces verts sont aujourd'hui abandonnés, au grand dam des habitants. Même, celui mitoyen du groupement de la gendarmerie nationale (bien qu'il soit fermé au public) est envahi par les herbes sauvages et autres détritus. Le jardin El Houria, qui était durant les années 1970, un lieu agréable, incitant à la méditation et au repos, est devenu aujourd'hui infréquentable à cause de l'incivisme et de l'absence totale d'entretien et de gardiennage. Ces espaces, qui contribuent à l'amélioration du paysage urbain, sont également d'un apport indéniable dans la vie sociale des Annabis, particulièrement pour les personnes du troisième âge qui y trouvent l'apaisement, leur permettant d'échapper au stress de la vie active. Autrefois, les retraités, dès le début de la matinée, s'installaient sur les bancs de ces jardins et s'adonnaient à l'évocation de leurs souvenirs. Aujourd'hui, ils n'ont plus que le Cours de la Révolution, qui a fort heureusement échappé, jusque-là, à la dégradation, pour se rencontrer. La gestion des espaces verts par le biais de la concession, annoncée par l'ex-conseil communal de la ville, n'a pas fait son chemin et est restée au stade de proposition, laissant ces lieux à l'abandon total. Personne ne devrait ignorer que ces espaces contribuent à l'équilibre de l'environnement grâce à leur fonction d'absorption et de réduction de la pollution provenant de véhicules au nombre de plus en plus impressionnant. Les opérations de réaménagement des espaces verts existants, et de création d'autres, lancées il y a des années, n'ont pas eu l'impact escompté à cause du manque de sérieux et de suivi. Idem pour celles ayant ciblé les places publiques. La fermeture de certains jardins publics, à l'exemple de celui du champ de Mars, transformé à une période en marché informel de fruits et légumes, n'est pas la solution idéale à la sauvegarde de ces lieux, estiment des citoyens, qui pensent qu'il faut prendre sérieusement en charge ce patrimoine écologique, ce qui permettra également, selon eux, de générer des emplois permanents. La désolation, qui désormais caractérise ces lieux, a grandement altéré l'image de ville moderne, choisie comme pôle d'excellence touristique de l'Est par les pouvoirs publics. C'est un rôle qu'elle ne pourra assumer qu'avec l'instauration d'une gestion saine se basant sur l'intérêt général et l'amélioration du service public.