Dans l'ensemble, le ministre des Travaux publics n'a pas caché son satisfecit sur le taux d'avancement – estimé à hauteur de 80% – de la réalisation de la 2e rocade sud d'Alger. A l'issue de sa visite d'inspection effectuée hier, tout au long du tracé du projet, le ministre a indiqué que le tronçon Meftah (Blida)-Boudouaou est réalisé à 68%, celui de Meftah-Birtouta a atteint un taux de 75%, alors que le tronçon Birtouta-Zéralda est à près de 85%. Mais c'est au niveau de Boudouaou que Amar Ghoul n'a pas hésité à montrer ses « appréhensions » en raison du retard enregistré dans la réalisation de certaines sections de cet important projet. Le ministre s'est dit non content du retard pris par les travaux de réalisation de l'échangeur de Berrahmoune qui devra relier la future rocade d'Alger à l'autoroute de l'Est (près de Boudouaou) que le groupement algéro-luso-espagnol Gotera est en train de réaliser. Il a d'ailleurs piqué une colère noire contre le premier responsable de l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGOA). Le ministre a même menacé les responsables de cette entreprise de tout arrêter s'ils ne donnent pas satisfaction dans les prochains jours. « Si tu ne donnes pas satisfaction, je serais obligé de t'arrêter et tu n'auras aucun projet à l'avenir », lui a-t-il assené. Un problème d'expropriation s'est posé au niveau de la réalisation de cet échangeur, ce qui a fait que la réalisation des principaux axes liant la RN5 à la rocade sud d'Alger accusent un énorme retard. « Je ne veux plus entendre parler de ce problème dès cette semaine », dira le ministre à l'adresse des autorités de la wilaya de Boumerdès. « S'il faut utiliser la force publique pour en finir avec ce problème, on le fera », a-t-il encore menacé. Sur place, il a recommandé plus de coordination entre la direction des travaux publics de Boumerdès et les autorités de la wilaya afin de résoudre les cas d'expropriation et d'indemniser les riverains de l'échangeur. Mais il a demandé au premier responsable de l'ENGOA d'entamer les travaux de réalisation des appuis restants de l'ouvrage dans un délai d'une semaine. « Vous n'avez pas le droit de nous pénaliser l'autoroute Est-Ouest », a dit le ministre à l'adresse du directeur général de l'ENGOA, M. Birem, lequel est sommé de donner de l'importance à ce projet. « Personne, privé ou public, ne peut entraver l'utilité nationale », lui a-t-il rappelé, l'invitant hier dans son bureau « pour mettre lui les points sur les i ». « Je sais que le sol est très difficile, vous avez un ouvrage très complexe, mais respectez au moins vos délais », lui a-t-il lancé. Sur le premier axe visité qui s'étend de Zéralda jusqu'à Birtouta, M. Ghoul a exprimé sa satisfaction quant à l'état d´avancement du chantier, estimé à 85%. Tout au long de ce parcours, le ministre n'a pas manqué d'insister à chaque fois sur le respect de l'environnement, le reboisement et la création d'espaces verts sur les talus. « En plus du travail de génie civil, celui de l'esthétique doit garder son importance, il faut donc planter au maximum », a souligné M. Ghoul. Le ministre a aussi donné instruction de terminer au plus vite les échangeurs de Birtouta et de Bentalha et le bitumage de tout le tronçon allant de Meftah à Birtouta. Au niveau de l'échangeur de Birtouta, le ministre a sommé le premier responsable de l'Agence nationale des autoroutes de refaire les calculs concernant la rocade (il a demandé 2 x 3 voies). Il convient de signaler qu'une fois terminée, cette rocade sud permettra d'offrir des opportunités d'investissement pour certaines localités du sud d'Alger, sans oublier qu'elle absorbera 65% du trafic routier sur la route de Ben Aknoun.