La politique israélienne de répression ne connaît aucune limite. Bien au contraire, elle bafoue toutes les valeurs qui font la vie actuellement et sous-tendent les relations entre individus et Etats. Pour les Israéliens, chaque Palestinien est devenu un terroriste et comme tel il doit être éliminé physiquement, avec comme encouragement, un silence au moins complaisant de la communauté internationale. C'est pourquoi, à part quelques Etats et des institutions humanitaires, il en est qui trouvent des explications à la politique israélienne, prenant sur eux d'inverser l'ordre des choses. Ceux-là viennent d'être piégés par la Cour internationale de justice (CIJ) qui a rendu un avis sur le mur avec en guise de considérations tous les éléments constitutifs de la question palestinienne. Mais Israël persiste et viole toutes les résolutions internationales et même certaines conventions ou accords non écrits. Ce qui s'est passé hier est un acte inqualifiable. En effet, un handicapé palestinien de 75 ans est mort sous les décombres de sa maison rasée par l'armée israélienne dans la bande de Ghaza, selon des sources médicales et sécuritaires palestiniennes. Le corps de Ibrahim Khalafala a été découvert sous les décombres de sa maison dans la localité de Khan Younis (sud de la bande de Ghaza), peu après la destruction de celle-ci par l'armée israélienne lors d'une agression menée avant l'aube, ont indiqué des médecins palestiniens. Dans ce contexte, deux émissaires de la Maison-Blanche devaient rencontrer hier le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï puis son homologue israélien Ariel Sharon après également l'avis de la CIJ. Il s'agit du « numéro deux » du Conseil pour la sécurité nationale américain Stephen Hadley et du responsable du dossier Proche-Orient au sein de ce conseil, Elliott Abrams. M. Qoreï a demandé à cette occasion à Washington de ne pas faire obstacle à l'Onu à des résolutions condamnant la barrière de séparation en cours de construction en Cisjordanie, selon des sources palestiniennes. L'Autorité palestinienne veut saisir l'Assemblée générale de l'Onu sur l'avis de la CIJ mais non, à ce stade, le Conseil de sécurité, pour éluder un veto américain. La CIJ de La Haye a jugé que la ligne de séparation qu'Israël érige en Cisjordanie était illégale, réclamant son démantèlement et le versement de réparations aux Palestiniens lésés par sa construction. Le département d'Etat a mis en garde pour sa part les Palestiniens contre toute tentative de vouloir faire appliquer la décision de la cour de La Haye par les Nations unies. M. Sharon devrait, pour sa part, réclamer l'assurance que les Américains soutiendront Israël à l'Onu. Quant à la classe politique israélienne, elle rappelle qu'il n'existe aucune frontière idéologique en son sein et qu'elle s'allie sans le moindre remords quand il s'agit des relations avec les Palestiniens. En ce sens, le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le chef de l'opposition travailliste Shimon Peres ont eu hier une première rencontre officielle sur l'entrée éventuelle des travaillistes au gouvernement. L'opposition travailliste est désireuse de rejoindre le gouvernement Sharon, tout en demandant qu'Israël accélère son retrait de la bande de Ghaza et décide d'un calendrier d'évacuation ferme et précis des 21 colonies de ce territoire, prévu pour 2005. C'est une manière d'entretenir l'illusion d'une opposition qui n'existe nullement. La répartition des portefeuilles risque de poser problème, car pour accueillir les travaillistes au gouvernement, M. Sharon va devoir leur faire de la place en obligeant des ministres de son parti, le Likoud, à renoncer à certains ministères. Les travaillistes devraient se voir offrir entre six et huit portefeuilles ministériels, selon des sources proches du Premier ministre. La question devient secondaire, connaissant la propension et même l'habitude des travaillistes à jouer les pompiers de la politique israélienne, celle bien entendu de Ariel Sharon qu'ils défendent.