Alors que le mouvement islamiste Hamas, largevainqueur des dernières législatives palestiniennes, n'a pas encore formé son gouvernement, Israël et le reste de la communauté internationale, à quelques rares exceptions, font tout pour le mettre dans l'embarras, en exerçant sur lui différentes sortes de chantage, dans le seul but de le pousser à faire des concessions gratuites à l'Etat hebreu, qui de son côté n'a pas changé d'un iota sa politique expansionniste et répressive à l'égard de l'ensemble de la population palestinienne. Actuellement, plus de douze ans après la conclusion des accords d'Oslo, ayant bénéficié de la bénédiction du monde entier, Israël, la force occupante, refuse catégoriquement de reconnaître les Palestiniens en tant que peuple, ayant le droit de vivre dans son Etat, sur l'ensemble des territoires occupés. Le Premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, vient même d'assurer qu'Israël est décidé à tracer ses frontières de façon unilatérale, tout en gardant les blocs de colonies juives de Cisjordanie occupée, la ville sainte d'El Qods comme partie intégrante de la capitale israélienne et de la vallée du Jourdain, qui marque la limite est de cette même Cisjordanie. Aujourd'hui, lorsque le peuple palestinien a décidé de mettre un autre commandant au gouvernail, en l'occurrence le mouvement islamiste Hamas, très actif durant l'actuelle Intifadha, déclenchée en l'an 2000, alors que tout espoir d'un règlement pacifique du conflit avait bel et bien disparu, l'Etat hebreu en connivence avec ses partenaires occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, essaye de lui assener le même coup, en exigeant de lui de renoncer à la lutte armée et contrairement à sa charte, la reconnaissance de l'Etat d'Israël. Sachant que l'Autorité palestinienne ne peut survivre sans les aides financières provenant de l'Occident, dont une partie va vers les salaires de quelque 120 000 employés civils et militaires et les taxes de douanes prélevées pour elle par Israël sur les marchandises transitant par ses ports et ses aéroports. La première menace a été de mettre un terme à l'aide occidentale ainsi que l'arrêt du versement par Israël des dus palestiniens qui s'élèvent à près de 50 millions de dollars par mois. Ainsi, Israël et l'Occident menacent ni plus ni moins d'affamer une grande partie du peuple palestinien, dont près de 70% vivent déjà sous le seuil de la pauvreté. L'autre forme de chantage est l'escalade militaire. Voulant pousser le Hamas, qui observe une trêve non déclarée bien avant la campagne électorale, à reprendre ses actions militaires sur le terrain, afin de le présenter au reste de la communauté internationale ainsi que son futur gouvernement comme terroriste, Israël a multiplié ses agressions militaires contre les territoires occupés. Près de 15 militants palestiniens appartenant à différents mouvements ont été tués dans plusieurs opérations israéliennes dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée depuis les législatives palestiniennes du 25 janvier. Lors d'une conférence de presse conjointe avec la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, à Washington, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a prévenu mercredi qu'un gouvernement palestinien dirigé par le Hamas pourrait être désigné comme Etat terroriste et être soumis à des sanctions, si le groupe radical ne renonce pas au terrorisme et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël. « Lorsqu'une entité, un Etat est dirigé par des terroristes, cela veut dire que cette entité, cette autorité, cet Etat va se transférer à un Etat terroriste », a-t-elle déclaré. Le Hamas, qui porte actuellement une grande responsabilité, celle de garantir une vie décente au peuple palestinien des territoires, se démène pour sortir de l'impasse dans laquelle on veut l'acculer. Sans changer dramatiquement leurs positions, ses responsables essayent de tempérer leur langage. « Nous n'envisageons pas de jeter Israël à la mer. Mais nous voulons reconquérir les droits (des Palestiniens) et mettre fin à l'occupation », a déclaré Khaled Mechaâl, le chef du bureau politique du Hamas. Si la communauté internationale reste sur ses positions calquées sur celles d'Israël, les territoires palestiniens deviendront très vite un endroit où la vie sera synonyme de la mort et où le danger d'un embrasement sans précédent sera plus que probable.