Annaba a connu ces derniers jours de grandes intempéries à l'origine d'importants dégâts. Des dizaines de familles des cités Didouche Mourad, Plaine Ouest, Belaïd Belgacem Oued Forcha, les bidonvilles Sidi Harb et des quartiers de la colonne et de la vieille ville, ont été contraintes d'abandonner leur masure face aux menaces d'écroulement générées par l'infiltration des eaux de pluie et de la boue. D'autres familles ont été confrontées à la défectuosité du réseau d'évacuation des eaux. Pour éviter que leur habitation soit inondée, elles ont dû retrousser les manches et passer des nuits entières à écoper. C'est ce qu'ont vécu les locataires des appartements situés au rez-de-chaussée de la cité Didouche Mourad. A la vieille ville, la situation est plus dramatique. Ce vieux quartier, qui aurait pu être transformé en un musée habité uniquement par les souvenirs et les légendes, représente un danger de mort potentiel pour plusieurs dizaines de familles qui y résident. « Les toitures de nos habitations ont été emportées par le vent. Beaucoup de familles ont été obligées de fuir et ont été accueillies pour la nuit par des voisins. Chaque hiver, nous sommes plus d'une cinquantaine à vivre dans l'appréhension de voir s'écrouler sur nos familles les maisons en ruine que nous occupons malgré nous. Construites en 1830, elles ont été déclarées non habitables par toutes les institutions compétentes de l'Etat. Nous avons à maintes reprises saisi les autorités quant à notre situation. Elles sont restées insensibles à notre calvaire », a déclaré Maïza Badredine, père de 3 enfants habitant à l'impasse la Caille place d'armes Annaba. C'est à une situation presque similaire que les habitants des cabanons de la plage la Caroube ont été confrontés. Ce vendredi, femmes et enfants avaient pris possession de la route pour, ont-ils dit, attirer l'attention des autorités locales. Sous la pluie et des vents violents, tous ont assisté malgré eux au sauvetage du navire syrien Oussama. En rade au large du port de Annaba, ce navire avait chaviré, conséquence d'une mer houleuse. Après plusieurs heures de combat, bien que ballottés par une houle de plus de 15 m, les éléments de la Protection civile ont réussi à sauver les quinze membres de l'équipage, le navire et plus de la moitié de sa cargaison de 4500 t de bois. Echouées sur les sables de la plage Sidi Salem, plusieurs tonnes de ce matériau (planches et madriers) ont fait le bonheur des riverains qui les ont ramassées.