Hier, en début d'après-midi, plusieurs dizaines de familles du vieux quartier de la cité Auzas à Annaba ont dû être évacuées à cause de la menace des eaux qui ont inondé leurs demeures ou emporté leur toiture. Face à l'indifférence des autorités locales, hommes, femmes et enfants ont occupé durant plusieurs heures la RN44 reliant Annaba à Skikda. Après avoir dressé un barrage composés d'objets hétéroclites et de pierrailles, ils ont interdit l'accès de la ville aux automobilistes et aux véhicules de transport en commun en provenance de différentes régions du pays. Il s'agit d'une des conséquences des pluies torrentielles qui s'étaient abattues sur Annaba dans la nuit de mardi à mercredi. Particulièrement la commune chef- lieu de wilaya où la presque totalité des quartiers et des cités situés en contrebas, Plaine Ouest, Didouche Mourad, la Colonne, Oued Eddeheb, Oued Forcha, Belaïd Belkacem... étaient inondés rendant impossible toute circulation automobile et piétonnière. Egalement inondés, bon nombre d'établissements scolaires ont été contraints de fermer leurs portes et leurs élèves forcés à sécher leurs cours, certains en pleine période de compositions. Quelque peu épargné par des eaux en furie, le centre-ville, notamment le Cours de la Révolution et les rues adjacentes très commerciales, restait difficile d'accès pour les citoyens. De nombreux magasins particulièrement ceux implantés dans les zones dites inondables (la Colonne, cité Auzas- cité FLN- Ibn Khaldoun- El Hattab) ont subi des dégâts importants. Ces inondations ajoutées à des coupures prolongées de l'alimentation électrique se sont répercutées sur les activités économiques et sociales. Ce mercredi, la wilaya de Annaba était totalement paralysée. En effet, durant ces dernières 48 heures, faute d'alimentation électrique ou pour inondation de leurs locaux, plusieurs entreprises publiques et privées dont des boulangeries, laiteries, boucheries sont restées fermées, même une clinique n'a pu assuré le service. Mis dans l'impossibilité d'accéder en centre, les transports en commun urbain et interurbain ont préféré rester dans les stations. Cette situation chaotique est la conséquence directe de l'absence d'entretien des conduites d'évacuation par les services de la voirie. Il s'agit aussi de la conséquence du report de la mise en application de l'opération « amélioration cadre de vie » élaborée par les services de la daïra de Annaba.