Evoquant la problématique du transport en général et le calvaire qu'endurent quotidiennement les usagers, il est difficile de situer les responsabilités, tant l'anarchie continue de régner en maître. Même si les textes régissant le secteur semblent dissuasifs, la réalité est toute autre. Cela m'exempt pas les transporteurs de reproches, car certains énergumènes sans scrupules, avide d'argent, prennent otage un secteur aussi névralgique que le transport, appelé plus que jamais à jouer un rôle prépondérant dans le développement local. En effet, dans une lettre adressée à la direction des transports, dont une copie remise à El Watan, des dizaines d'enseignants montent au créneau pour dénoncer le diktat des transporteurs et l'humiliation que subissent les passagers des lignes Ras El Oued-Khellil et Ras El Oued-Bir Kasd Ali. « Arrogance, non-respect des horaires, interruption d'itinéraire, refus d'embarquer les voyageurs ;souvent, on est contraint de poireauter plus d'une heure et demie, un retard qui se répercute négativement sur notre carrière professionnelle, tant le phénomène devient récurrent », lit-on dans la pétition. D'autres usagers, lycéens, et travailleurs endurent les mêmes souffrances pour se déplacer, notamment en hiver, dans une région nichée à plus de 1 200 m d'altitude et connue pour son climat frisquet. Selon notre enquête, ce climat délétère se nourrit de la concurrence déloyale et la bataille rangée que se livrent les transporteurs. « Il m'est arrivé de voir un transporteur faire descendre un passager au motif qu'il était parti, la veille, avec un autre, c'est vraiment désolant », tient à témoigner une dame. La direction des transports devrait sévir pour mettre un terme à de tels agissements qui prennent la ségrégation.