Les travaux de réfection du boulevard Zighoud Youcef, où la chaussée s'est affaissée le 23 novembre au soir, qui ne devaient durer que trois jours, semblent s'étirer dans le temps au vu des problèmes rencontrés sur place. En effet, après une inspection des lieux, il s'est avéré que la crevasse, qui descend sur une profondeur de 9 m, fait partie d'une série de galeries composées de tuyauteries défectueuses d'eaux usées ou d'eau potable alimentant la partie haute de la Casbah, qui, il faut le rappeler, n'a pas vu couler le précieux liquide dans ses robinets depuis plus de quatre mois. Un habitant rencontré sur les lieux nous dira : « Cela fait près de cinq mois que nous nous déplaçons à l'ADE pour signaler le manque d'eau dans le quartier. Celle-ci nous a signifié que le réseau était alimenté correctement et qu'elle n'a effectué aucune coupure ; l'eau va on ne sait où ». Huit jours après, nous avons eu la réponse : une rupture de canalisation d'eau potable a achevé de déplacer le remblai qui constituait le boulevard Zighoud Youcef. Au chevet de « l'ouvrage », l'on retrouve une kyrielle d'entreprises comme l'ADE, l'Hydraulique, ou l'office nationale de l'assainissement (ONA), qui s'évertuent à trouver une solution rapide pour désengorger une ville qui est déjà l'otage d'une circulation démentielle.L'optimisme n'est plus de mise, car, malgré les coups de gueule du wali, des complications inattendues ont surgi. Un employé de l'ADE avouera à ce sujet : « La tâche s'annonce ardue puisque on doit effectuer les travaux en un temps record sans endommager la salle des fêtes en contrebas, tout en essayant de combler les galeries découvertes lors de notre progression. On paye le laisser-aller de plusieurs années ». Pour couronner le tout, nous avons appris des services de l'hydraulique qu'aucun service de la wilaya n'a en sa possession un plan des dizaines de kilomètres d'une tuyauterie qui datent, pour certaines, d'une centaine d'années, faisant que tout ce beau monde s'affaire en même temps, découvrant, au hasard des coups de pelles mécaniques, des surprises pas trop réjouissantes, qui ne feront que retarder la réfection de la chaussée.