Depuis quelques mois, des médias étrangers ne cessent d'alerter sur certaines molécules qui provoquent plus de complications que de bénéfices chez les malades. L'alerte vient généralement des Etats-Unis via l'Administration américaine chargée des médicaments (FDA). Après le retrait du marché mondial de l'anti-inflammatoire Vioxx le 29 octobre 2004 pour augmentation de risques de problèmes cardiovasculaires. Les risques cardiaques ont été confirmés chez des sujets traités au Vioxx. Un autre anti-inflammatoire, Celebrex serait également sur la sellette. Deux autres anti-inflammatoires du groupe pharmaceutique américain, le Bextra et le Dynastat, ont fait l'objet d'une note d'avertissement de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé l'(Afssaps), pour les effets cardiovasculaires indésirables et cutanés graves qu'ils engendrent. Ces médicaments appartiennent à la même classe thérapeutique que le Vioxx. D'autres traitements pour d'autres catégories de pathologies sont également mis en cause. Le traitement hormonal de la ménopause aurait, selon certains spécialistes, des effets néfastes pour la santé des femmes. Par ailleurs, les antidépresseurs augmenteraient, pour leur part, le risque de suicide chez l'enfant et l'adolescent. Le British Medical Journal (BMJ) a indiqué samedi dernier que des documents confidentiels du fabricant de l'antidépresseur Prozac, prescrit à des millions de malades de par le monde, semblent établir un lien entre l'antidépresseur et des passages à l'acte violent ou suicidaire. La publication souligne que les documents suggèrent que le fabricant Eli Lilly était au courant, depuis les années 1980, d'effets préoccupants de la fluoxétine (principal actif du Prozac) et a cherché à les minimiser. La même publication a signalé que le laboratoire Eli Lilly s'est défendu en disant que le Prozac « avait aidé à améliorer de façon significative des millions de vies ». « Il a été prescrit à plus de 50 millions de personnes dans le monde. Sa sécurité et son efficacité sont bien établies », rassure le laboratoire. A noter que la FDA a émis très récemment une mise en garde, généralement contre le risque accru de tendances suicidaires chez les jeunes traités avec des antidépresseurs. Le Prozac est un antidépresseur de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS). Il est également commercialisé en générique, le Seronil. Le produit en question est souvent prescrit par les médecins algériens. Interrogée sur son éventuel retrait, une source du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué que le retrait d'un produit suspecté présentant un danger sur la santé des malades ne peut être effectué que sur la base d'une alerte internationale ou nationale. Ainsi, la question qui se pose est de savoir si réellement les essais thérapeutiques présentés par les laboratoires sont réellement bien évalués. Les spécialistes sont unanimes à dire que cette nouvelle donne dans le marché de l'industrie pharmaceutique impose une évaluation des médicaments bien plus rigoureuse, avec une implication majeure des autorités sanitaires.