Un nouveau médicament anticancéreux dit «intelligent», qui combat les tumeurs sur deux fronts, doit être mis, ce lundi, sur le marché britannique. Sutent, fabriqué par le géant pharmaceutique américain Pfizer, a reçu une licence pour soigner le cancer du rein, qui touche tous les ans environ 6 600 personnes en Grande-Bretagne, et certaines tumeurs gastro-intestinales rares, les tumeurs stromales, qui affectent 900 personnes par an dans le pays. Il a été approuvé en février aux Etats-Unis par l'administration américaine des médicaments (FDA) pour traiter des cancers du rein et de l'estomac. Les premiers essais thérapeutiques ont aussi montré son efficacité contre les cancers du sein, du poumon et du pancréas. Le nouveau médicament est cependant très coûteux, le traitement d'un patient pendant un mois s'élevant à environ 2 400 livres sterling (3 500 euros, 4 470 dollars). Son usage pourrait donc être limité en raison de la politique de réduction des coûts de la sécurité sociale britannique (NHS). Sutent inhibe une enzyme spécifique qui donne aux cellules le signal de se multiplier et qui est particulièrement virulente dans certains cancers. Les nouvelles molécules privent, en outre, les tumeurs des substances nutritives nécessaires à leur développement en empêchant la croissance des vaisseaux sanguins. C'est le premier médicament qui combine ces deux procédés anticancéreux. Il a causé une diminution de la taille des tumeurs chez 40% des patients atteints d'un cancer du rein avancé qui ne répondaient pas aux autres traitements et de stabiliser la taille des tumeurs dans 28% de cas supplémentaires.