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Une journée dédiée à M'hamed Issiakhem
Ecole nationale supérieure des Beaux-arts
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2008

A l'initiative du Fonds Issiakhem, l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts à Alger a accueilli, lundi dernier, une rencontre en hommage à l'artiste peintre M'hamed Issiakhem. Des amis de l'artiste se sont succédé à la tribune pour apporter leur témoignage sur celui qui a marqué l'art algérien d'une empreinte indélébile.
Ancien officier de l'ALN du temps de la guerre de Libération nationale, Khaled Dimardji, dit « Si Yacine », a relaté l'enfance de l'artiste qu'il a connu en 1937 à Relizane. Enseignante à la retraite, Mme Zohra Djazouli observe qu'Issiakhem « s'est toujours senti poursuivi par ses personnages. » De son côté, la nièce de l'artiste, Mme Kabla Djamila Issiakhem, indique que les œuvres de M'hamed sont « détenues pour la plupart par des collectionneurs privés. Elles sont ainsi éparpillées et inconnues du public. Nous trouvons des difficultés à les recenser. Nous savons qu'elles se vendent en cachette. » La rencontre a été marquée par l'absence de critiques d'art pour éclairer le public présent sur l'œuvre d'Issiakhem. Alors qu'une partie de son œuvre est présentée en la circonstance à travers un montage vidéo.
Certes, l'artiste refuse qu'on mette des étiquettes à son œuvre. Néanmoins, il voit en l'art des visions. Dans une interview accordée à l'écrivain et poète Ahmed Azeggagh (1), M'hamed Issiakhem relevait que l'art « c'est une vision, une conception du monde. Toi, moi, nous pouvons voir les mêmes choses, vivre les mêmes situations et les ressentir différemment. Ce n'est pas antagonique, c'est enrichissant. » Il constate « n'avoir fait qu'un seul et même tableau. Je n'ai pas honte de dire que je me répète. » Pour Issiakhem, il faut laisser « naître les œuvres. L'œuvre elle-même évitons de la situer, autrement dit, évitons de mettre des étiquettes. » A propos des figures qui reviennent souvent dans ses compositions, il relève qu'à « la limite, je pourrais m'en passer (…) Seulement, je suis trop sensible à la condition humaine pour que subitement je tourne le dos à la figure humaine. Cette figure sans cesse répétée, pour moi c'est l'être humain, Ben Adam.
Il est au centre de mon œuvre. Il est tout. C'est lui qui éclate et à partir de lui commencent à apparaître des éléments. » Cependant, « Mon ‘'figuratisme'' n'est pas là par opposition à l'art abstrait. ça m'ennuie qu'on me classe parmi les figuratifs, comme ça m'ennuierait de me voir classé parmi les abstraits. Je dis pour simplifier les choses, que je suis expressionniste. Mais pourquoi m'interdirait-on d'être humaniste ? » Notons que M'hamed Issiakhem est né le 17 juin 1928 au village de Thaboudoucht à Azeffoun en Kabylie. Dès l'âge de trois ans, il vit à Relizane. Il est scolarisé de 1934 à 1945 à l'école « indigène ». En 1943, il manipule une grenade trouvée dans un camp militaire américain qui finit par exploser. Hospitalisé durant deux ans, il est amputé du bras gauche. Il apprend, entretemps, que la grenade avait fait d'autres victimes, toutes de sa famille : deux de ses sœurs et son neveu. Il quitte Relizane en 1947 pour Alger, où il s'inscrit à la Société des beaux-arts puis à l'Ecole des beaux-arts. Comme il bénéficie des cours de Omar et Mohamed Racim. En 1951, il part à Paris.
C'est lors de cette année qu'il fait connaissance avec Kateb Yacine. Il lui a été présenté par l'artiste peintre Choukri Mesli. De 1955 à 1958, Issiakhem est élève de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts à Paris. EN 1962, il est boursier à la Casa Velasquez à Madrid. Membre fondateur de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) en 1963, il est chef d'atelier de peinture de 1964 à 1966 à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger puis directeur pédagogique de l'Ecole des beaux-arts d'Oran. En 1980, il obtient le Simba d'or de la peinture à Rome, une distinction de l'Unesco pour l'Afrique. Il meurt d'un cancer le 1er décembre 1985 à Alger. Kateb Yacine écrit, en 1985, à propos de l'artiste (2). « Il habite un enfer où il faut faire feu de tout bois et c'est lui-même qu'on voit brûler d'un bout à l'autre de son œuvre. A cette extrême et haute tension, l'art est une catastrophe, un naufrage de l'homme, une vision de l'invisible et un signe arraché à la patrie des morts. Mais l'enfer où il vit est la plus belle des fonderies, car c'est là qu'il travaille avec la rage des fondateurs. Et ce travail se fait par bonds ou par sursauts imprévisibles, un travail de volcan à l'intérieur de l'homme pour qu'il puisse dire : ‘'Je me suis fait moi-même, je reviens du néant et j'ai lutté contre la mort, grenade contre grenade''. »
(1) Les citations de M'hamed Issiakhem ont été tirées de Issiakhem : Le verbe, l'humour, l'amour et la couleur en prime. Interview réalisée par Ahmed Azeggagh. In la revue Révolution africaine du 16 au 22 mai 1985, de la p31 à la p 38
(2) Kateb Yacine : L'art est un signe arraché à la patrie des morts. In Actualité de l'émigration du 11 décembre 1985, n° 21, p 04


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