A près le refus têtu du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de reconnaître les diplômes de médecine obtenus par des Algériens en France, c'est au tour des diplômes de Master of Business Administration (MBA) de faire les frais d'un traitement bureaucratique par la direction de la formation et de la post-graduation de ce même ministère. Très coté dans le milieu des entreprises, ce diplôme délivré par les plus grandes écoles de gestion européennes et canadiennes et quelques instituts algériens de management (Insim, MDI et bientôt l'Esaa), en partenariat avec de grandes écoles et universités étrangères, n'a pas grâce aux yeux de certains bureaucrates qui refusent de le reconnaître en tant que diplôme de l'enseignement supérieur. Ce prestigieux diplôme est de ce fait reconnu partout dans le monde, sauf dans notre pays. Il faut pourtant savoir que, à chaque fin d'année, une centaine de MBA est décernée par des instituts de formation supérieure en management à des étudiants ayant achevé avec succès leurs études dans ce domaine très pointu de la gestion moderne. Excepté ceux qui sont en contrat avec des entreprises, les étudiants ayant obtenu le MBA sont immédiatement confrontés au délicat problème de trouver l'équivalence algérienne à leurs diplômes pourtant obtenus dans des écoles algériennes. Bon nombre d'entre eux iront chercher du travail à l'étranger ou dans des multinationales présentes en Algérie pour qui le recrutement de telles compétences constitue une véritable aubaine. Nos entreprises sont ainsi privées de l'apport de ces cadres solidement formés dans le domaine du management, véritable talon d'Achille des entreprises et administrations algériennes. Quels enjeux peut bien cacher ce refus de reconnaître le diplôme de MDA en faveur duquel toute une dynamique de promotion est pourtant engagée par des instituts aussi sérieux que le MDI Alger et l'Insim qui font un travail remarquable dans le domaine de la formation supérieure en management, aidés en cela par des universités aussi prestigieuses que celles du Quebec, de la Sorbonne, Paris I et Lille ? On ne comprend pas pourquoi les orientations du président de la République encourageant la création d'universités privées diplômantes n'ont trouvé aucun écho au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui n'a pas l'air du tout pressé de les mettre en œuvre. Pour un pays qui doit absolument améliorer le management de ses entreprises et administrations, il est tout à fait incompréhensible que les autorités concernées permettent à quelques bureaucrates d'imposer leur diktat.