Prise comme dans un étau entre le dépôt de bilan et la compression du personnel, c'est sur cette solution que se rabattent en désespoir de cause nombre d'entreprises en grande difficulté financière. A ce propos, les chiffres témoignant de cette situation pour beaucoup d'entreprises parlent d'eux-mêmes : au quatrième trimestre de l'année en cours, le bureau de conciliation de l'inspection du travail de Bouira a eu à traiter de 279 cas de licenciement. Parmi lesquels, 48 ont trouvé une solution au niveau du bureau de réconciliation, alors que les 174 cas restants ont été portés devant la chambre sociale. L'inspection du travail relève que les torts sont très souvent du côté de la direction des employeurs. « La loi est claire, déclare le responsable de l'inspection du travail, mais la direction ne la respecte pas toujours. » Et à propos des fautes pouvant entraîner le licenciement au sein d'une entreprise, il cite l'article 93 de la loi 90.11 qui les énumère. Parmi les entreprises en difficulté, le responsable cite en exemple le cas de l'Edipal où les travailleurs attendent leurs salaires depuis longtemps et l'EWER qui met au point un plan de redressement avec un volet social. Selon des sources proches de cette entreprise, ce plan concerne 20 départs volontaires sur les 85 travailleurs qu'elle compte. Ces mêmes sources au fait de la situation de l'EWER avancent, par ailleurs, que ces difficultés se traduisent par l'arrêt depuis trois mois du projet de Sidi Aïch. Contacté hier par téléphone, son directeur a refusé de répondre à nos questions. Selon l'inspecteur du travail, ces difficultés sont à rattacher au manque de plan de charge de l'entreprise.