L'exemple le plus édifiant demeure l'usine de textile de Draâ Ben Khedda qui traverse une situation de plus en plus délicate. L'industrie n'arrive point à faire sa mue à Tizi-Ouzou où ce domaine d'activité se résume, hélas, à quelques sociétés d'Etat qui pataugent véritablement dans des difficultés financières au point même de recourir à la compression d'effectif afin de subsister. L'exemple le plus édifiant, à plus d'un titre, nous vient de l'usine de textile de Draâ Ben Khedda qui se morfond dans une situation de plus en plus délicate. Résultat, cette fabrique, qui a ouvert ses portes, avec à la clef, plus de 5 000 ouvriers, a subi, depuis le début de la décennie écoulée, une compression d'effectif revu à la baisse. Elle fonctionne, aujourd'hui, avec un dixième du nombre des travailleurs, soit 500 seulement, par rapport aux années 1980. Et pour cause, nombreux sont les employés qui ont été poussés à la retraite anticipée alors que pour certains, on a même proposé le départ volontaire apparenté à un «licenciement déguisé». Dès lors, donc, la société a pu reprendre son souffle mais sans pour autant parvenir à maintenir la même cadence, puisque les mêmes problèmes resurgissent après quelques années seulement. D'ailleurs, dernièrement, les ouvriers du textile de Draâ Ben Khedda ont enclenché un mouvement de protestation. Ils ont procédé à la fermeture de l'autoroute pour exprimer leur ras-le-bol. Ils exigent, en effet, le versement de leurs salaires qu'ils n'ont pas perçus, depuis longtemps. Et le cauchemar continue pour ces pauvres ouvriers. Toujours, s'agissant de l'industrie, celle-ci est aussi essentiellement concentrée à Oued Aïssi, à environ 7km à l'est du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. L'on trouve ainsi, entre autres, l'Eniem, entreprise de fabrication d'équipements électroménagers qui est, du moins, en mesure de décoller après un véritable parcours du combattant pour se remettre sur orbite. Ainsi, avec une politique visant l'amélioration de son produit, l'Eniem semble vouloir gagner une place prépondérante sur le terrain de la concurrence nationale. C'est pour cette raison, sans doute, que la direction de l'entreprise a, de prime abord, songé au rajeunissement de son personnel à même de «relever le défi». C'est là, à coup sûr, le souci des responsables de ladite entreprise qui s'attelle à adopter une stratégie de gestion allant dans le sens d'éviter à la fabrique «la descente aux enfers». Non loin de là, à Oued Aïssi, outre quelques industries privées qui commencent à faire leur petit bonhomme de chemin, la société danoise, Novo Nor disc, pour la fabrication d'insuline, via sa filiale Aldalph en Algérie, a ouvert en juillet dernier une usine dans cette localité. Il a entamé sa production en septembre dernier avec un effectif de 60 travailleurs composés essentiellement de biologistes et de chimistes. Le nombre sera revu à la hausse, nous a-t-on expliqué, à partir de la fin de l'année en cours, c'est-à-dire en décembre prochain, avec la mise en service de la deuxième partie de l'unité. Il atteindra 100 éléments, toutes catégories confondues. Par ailleurs, à l'intérieur de la wilaya, l'on relève la présence du secteur privé qui vient parfois en appoint pour épauler les entreprises publiques. En outre, à Tigzirt, l'Onaph, unité spécialisée dans le montage de fauteuils roulants pour les handicapés, doit inéluctablement faire appel au privé surtout lorsqu'il s'agit de travaux de chromage. D'autre part, si les sociétés étatiques font défaut en Kabylie maritime, il est utile de souligner que le privé à bel et bien absorbé une masse importante du taux de chômage qui frappe la région, à l'image de Tifra Lait, entreprise de produits laitiers, qui ne cesse de se développer. Aussi, d'autres régions de la Grande Kabylie disposent d'un certain nombre d'entreprises, comme Boghni, Draâ El Mizan, Fréha et Tizi Rached. Toutefois, la quasi-totalité des communes de la Kabylie profonde demeurent dépourvues de la moindre fabrique en mesure de créer une dynamique industrielle dans la localité. Moult entraves freinent, il faut le souligner, de manière constante même, un tel investissement dans les zones rurales. De prime abord, le relief accidenté qui caractérise les régions de la Haute Kabylie, notamment, a trop souvent été pour beaucoup dans cet état de fait. Or, comment explique-t-on que plusieurs zones d'activité sont jusque-là, restées en jachère, notamment à Larbaâ Nath Irathen et à Aït Toudert dans la daïra des Ouacifs où une grande parcelle de terrain a été dégagée mais qui n'arrive point à attirer les investisseurs? Les difficultés de viabilisation de sites et son éloignement de la ville en raison du délabrement du réseau routier expliquent cet état de fait. Restant des communes déficitaires, les municipalités de l'intérieur de la wilaya, notamment, ne disposent aucunement de capacités techniques pour développer l'industrie. Cette dernière est loin de connaître son essor dans la wilaya de Tizi Ouzou et ne cesse donc de faire grimper le taux de chômage qui ronge particulièrement la classe juvénile de la région.