Ces derniers temps à Annaba, il ne fait pas bon vivre pour les criminels, délinquants et repris de justice. Il s'agit d'une des conséquences de l'opération de grande envergure que les services de police avec toute leur composante ont lancée. Au vu du nombre d'interpellations, d'arrestations, de mises sous mandat de dépôt et de condamnations, cette opération est un succès. Elle ressemble fort à une reconquête des quartiers les plus chauds des communes sous la compétence de la sûreté urbaine. Elle avait été lancée, il y a quelques mois, pour mettre la main sur les délinquants les plus remuants et un terme à leurs activités. Avec les moyens humains, techniques et matériels à leur disposition, les différents services de police multiplient les sorties avec pour mission de procéder dans un premier temps à l'identification des criminels de tout acabit dont les activités délictueuses pourraient intéresser la justice. Egalement dans le collimateur des policiers, les bandes organisées. A travers les sorties et les missions pratiquées H24, la police donne l'impression de mettre en application un plan d'urgence concocté dans les bureaux sis à la rue Chenafi. L'ensemble des effectifs est mis à contribution, y compris les renseignements, pour une collaboration sans précédent entre ces derniers et les autres services dont ceux de la police publique et judiciaire. Pour être certains d'être bien compris, les responsables au niveau de la wilaya ont multiplié les réunions avec leurs proches collaborateurs. En cette fin d'année 2004, le résultat est éloquent avec la neutralisation des bandes les plus dangereuses où se mêlent en cocktail explosif délinquants, repris de justice, dealers et criminels. En l'espace de sept jours du 25 décembre 2004 au 1er janvier 2005, pas moins de 373 d'entre eux ont été interpellés pour divers crimes et délits. « Non seulement les citoyens ont remarqué que la police revenait dans des quartiers qu'elle avait tendance à déserter, mais ils ont compris qu'elle ne revenait pas pour faire acte de présence », ont expliqué plusieurs officiers de police. Dans différentes instructions écrites et verbales, la nouvelle équipe en charge de la sûreté de wilaya aurait précisé, à l'intention de ses collaborateurs de quelque grade que ce soit, les contours de ce qui s'apparente à une véritable guerre contre le crime et la délinquance. L'on affirme même qu'un dossier technique a été constitué sur chaque quartier. Ce dossier comporterait tous les éléments opérationnels relatifs à la délinquance locale et à ses modes d'action. Il serait mis à la disposition des services intervenants pour optimiser les actions préventives et dissuasives. Parallèlement, des cellules de permanence spécifiques à chaque quartier sensible ont été mises en place. Elles ont pour mission d'intervenir avec célérité et efficacité dans toute situation. C'est le cas notamment en matière de maintien de l'ordre, de vérification des identités et des documents de circulation véhicules et des délits au code de la route. L'autre innovation des services de sûreté de la wilaya de Annaba consiste à anticiper sur d'éventuelles situations de tension ou de crise. Grâce aux nouvelles compétences ayant le profil de l'emploi - résultat d'un tri rigoureux des candidatures -, les services de sûreté de la wilaya ont réussi à établir des fiches spécifiques sur la base d'études et analyses sociologiques réalisées dans chaque quartier. Cette réorganisation des activités des services de la sûreté de wilaya serait vaine, si l'indispensable synergie avec la justice n'était pas instaurée, ont estimé de nombreux citoyens. Selon eux, sans cette synergie entre les deux institutions de l'Etat, ces investigations, rafles et interpellations sur les violences en milieu urbain (agressions, vols à la tire, par effraction...) resteront sans effet. Pour appuyer leurs dires, ces citoyens ont avancé l'apparente mansuétude de la justice vis-à-vis des délinquants, casseurs et agresseurs. Arguments que confirment du reste les 24 mises sous mandat de dépôt,décidées par les magistrats sur les 373 auteurs de différents crimes et délits qui leur ont été présentés entre le 25 décembre 2004 et le 1er janvier 2005.