Des chercheurs américains ont découvert une manière plus efficace de fabriquer un génome synthétique qui pourrait les mener à terme à créer de la vie artificielle. L'Institut J. Craig Venter, éponyme du gourou américain de la génomique, vient de franchir une nouvelle ligne pour la création d'une vie artificielle : Mycoplasma laboratorium. Dans un article à publier sur PNAS, les généticiens ont réussi à assembler en une seule étape les 25 fragments (de 17 000 à 35 000 paires de bases ADN) du génome de la bactérie Mycoplasma genitalium dans la cellule hôte qu'est la levure Saccharomyces cerevisiae, en exploitant les capacités de recombinaison homologue de cette dernière pour les rabouter. C'est une perfection importante de la méthode que leur avait permis janvier dernier de synthétiser dans un laboratoire le seul chromosome de cette bactérie, ayant nécessité plusieurs années de labeur mais aussi de difficultés techniques dans la bactérie hôte Escherichia Coli. Pour rappel M. genitalium, que l'on trouve dans les voies génitales où elle cause des inflations de l'urètre, possède le génome le plus petit (582 970 paires de bases, autant dire 5000 fois moins que celui de l'homme) avec seulement 580 gènes comparativement aux 30 000 de l'homme. Deuxième espèce déchiffrée en 1995 par Venter, M. genitalium a été dès le départ choisi comme modèle de la recherche des gènes minimum pour soutenir une vie dans une cellule vivante et autonome. L'objectif de telles études est aussi de transformer la levure S. cerevisiae en une usine optimisée de génération de biocarburants et de composés biochimiques industriels. L'auteur est généticien