Les citoyens du douar Sidi Charef ont été véritablement surpris par la visite de travail effectuée par le wali dans ce site rural reculé la semaine dernière, d'autant plus que, nous confient certains d'entre eux, « nous n'avons jamais vu le chef de daïra effectuer un détour par ici ». Saisissant l'opportunité inattendue de cette visite, les nombreux habitants de cette zone, à 17 km au sud-est de la localité côtière de Damous, n'ont pas manqué de faire part au wali de leurs multiples préoccupations. « Nos enfants doivent parcourir, chaque jour au milieu des sentiers, une distance de 7 km pour arriver à leur école, et quand l'oued est en crue, ils ne peuvent pas s'y rendre », lance ainsi un habitant de ce douar. « Avez-vous constaté l'état de la route que vous venez d'emprunter, alors que pour aller chez moi en haut, il n'y a point de route. Je dois payer 700 DA pour me faire soigner à la polyclinique de Damous ou pour faire une injection à un membre malade de ma famille », déplore un autre habitant. Et un autre d'enchaîner : « Je suis père de 12 enfants et nous vivons dans 2 chambres. Nous souffrons de l'exiguïté et nous n'avons pas de revenus pour vivre décemment. » Les citoyens de cette zone rurale de la commune de Damous vivent ainsi dans le dénuement et la précarité, bien qu'ils soient plutôt gâtés par la nature, notamment par la disponibilité de l'eau et les terres agricoles. Il n'en demeure pas moins qu'à l'issue de cette rencontre avec le wali, les citoyens étaient surpris et ont apprécié effectivement cette visite. Après les avoir écoutés et pris note de tous les problèmes qu'ils rencontrent quotidiennement, le wali a d'abord donné instruction pour inscrire et lancer immédiatement les travaux d'aménagement d'une route de 4 km dans le cadre des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) et ce, pour relier l'école primaire Ghorab au douar Kebaïli. Pour le court terme, un montant de 8 millions de dinars a été alloué pour l'étude du projet d'une route de 12 km, afin de relier le douar de Sidi Charef au douar Ighil Iyer qui se trouve dans l'autre versant des zones montagneuses de la commune de Larhat. Reste que Sidi Charef, qui est une zone agricole très active, ne dispose même pas d'un commerce. Pour acheter de la semoule, de l'huile, ou du sel, les habitants doivent aller jusqu'à Damous. Le hic est que les moyens de transport manquent cruellement. Sur un autre plan, le chef de l'exécutif de la wilaya a proposé aux chefs des famille présents lors de cette rencontre de se consulter pour mettre à la disposition de la wilaya un terrain et permettre ainsi la construction de logements ruraux groupés, car toutes les terres du douar de Sidi Charef appartiennent aux habitants. S'agissant du transport scolaire, l'unique minibus affecté par l'APC de Damous à cette zone ne suffit plus, d'où la nécessité d'en acquérir 2 autres. Le problème de l'éclairage de certains accès a été également posé. A signaler que Sidi Charef fait partie des 12 douars de la daïra de Damous qui ont bénéficié des PPDRI en 2004. Selon les techniciens des services agricoles, une enveloppe de 8,3 millions de dinars avait été allouée à cet effet, notamment pour l'ouverture d'une piste et la construction d'un dalot de 3 m environ pour traverser l'oued. Ces réalisations se sont avérées insignifiantes face au « cortège » de difficultés que rencontrent les citoyens des douars Sidi Charef et Kebaïli.